La Formule 1 revient sur le splendide circuit de Montréal, ce qui est appréciable tant pour le décor que pour le pilotage. Lors de la première séance d’essais libres, Verstappen se démarque devant tout le monde, mais Ferrari n’est pas seulement pas loin, mais a montré un excellent potentiel avec Carlos Sainz. L’Espagnol a marqué les meilleurs premier et deuxième secteurs, mais dans ce qui était potentiellement le meilleur tour fait une erreur à la dernière chicaneperdant beaucoup de temps et laissant ainsi la première place au champion du monde hollandais.
Sainz a ensuite fait une deuxième tentative sur le même train de pneus et a légèrement amélioré son temps grâce à un bon troisième secteur, mais comme la vraie performance a été réalisée dans le premier tour, nous avons décidé d’utiliser les données de ce tour de toute façon pour faire un comparaison avec Verstappen dans notre opinion la plus véridique.
Que peut-on voir à partir des données, évidemment encore beaucoup les préliminaires, de cette première séance, c’est que la concurrence entre Ferrari et RedBull semble déjà très serrée. La RB18 revient pour montrer son meilleur sur le long terme, même si on a remarqué une Ferrari particulièrement conservatrice sur le moteur en début de week-end. Les premiers runs ont en effet été courus par les deux voitures du cheval avec la partie hybride pratiquement au minimum et au régime maximum très bas, puis sont revenus à des niveaux comparables à la concurrence dès le deuxième run. Pourtant, le rouge s’en sort très bien dans presque tous les virages du circuit, même si la plus grosse différence se fait dans les virages 3-4 et 6-7 grâce à une combinaison d’une charge plus élevée, d’un meilleur freinage et d’un avant un peu plus réactif. Verstappen atteint alors 327 km/h dans la longue ligne droite avant la dernière chicane face aux 321 de Sainz, gagnant environ 1 dixième dans la phase d’extension. Sainz rate alors le point de freinage de la dernière chicane et pour éviter de se retrouver sur le mur des champions il est contraint de le parcourir beaucoup plus lentement, restant alors également retardé dans la phase de traction suivante vers la ligne d’arrivée. Une erreur qui coûte à l’Espagnol presque selon nos calculs environ 3 dixièmes et demi abondants et donc la première position.
Du point de vue de la configuration, cependant, la voiture de Sainz, déjà avec un attitude plus protectrice vers l’arrière, en association avec le style de pilotage de l’Espagnol, il s’est présenté avec un équilibre plus correct que celui de Leclerc. Sur la piste canadienne, la piste dite du « stop and go », l’arrière est particulièrement sollicité dans les phases de traction et le réglage idéal devrait se déplacer vers l’arrière à la fois pour maximiser ces situations et pour essayer de gérer l’usure des pneus sur les longs runs. Dans ce cas, Red Bull semble avoir un léger avantage sur Ferrari, compte tenu de la configuration naturelle de la voiture de Newey avec l’équilibre tendant naturellement vers l’arrière. Sainz s’est également montré rapide et constant dans la simulation du rythme de course, très proche des performances de Verstappen et avec peu de dégradation des pneus, comme le montre le graphique des temps de simulation.
La situation est légèrement différente pour Leclerc, qui s’en est plaint dans sa simulation pneu moyen arrière complètement détruit après environ 13 tours, juste pour indiquer un besoin d’adapter l’équilibre et le style de conduite pour mieux protéger les capots arrière. Pourtant, Leclerc a joué un programme pas tout à fait dans la lignée de Sainz et des autres et évidemment la question demeure de savoir si le Monégasque ira aux tirs au but ou non. Nous verrons si la deuxième séance d’essais libres peut apporter d’autres réponses.