Le Grand Prix de Monaco a quitté leamertume dans la bouche de Ferrari et bien sûr à tous ses fans. En fait, on se demande comment cela a pu arriver, sur une piste où les dépassements sont quelque chose d’impossible. deux voitures partaient en première ligne puis se sont retrouvées en deuxième et quatrième position. Pour comprendre le déroulement des événements, il faut prendre du recul, d’abord comprendre l’état d’esprit des deux acteurs principaux, Charles Leclerc et Carlos Sainz. Le Monégasque sortait d’un abandon dû à un ennui technique qui l’avait privé d’un brillant résultat à Barcelone et avait donc l’envie de se racheter sur les routes de son domicile, où d’ailleurs ces dernières années il n’avait jamais reçu de relevé. Il était très motivé et a parfaitement fait son travail jusqu’au changement de pneus. Carlos Sainz, en revanche, a dû démontrer et confirmer que son arrivée chez Ferrari avait des raisons solides et donc, après les accidents et les négligences des dernières courses, il a été appelé à se racheter et lui aussi a très bien fait son travail, qualification en première ligne.
Mais que s’est-il passé ensuite ? Du mur, selon mon point de vue, il y en avait un superficialité dans la gestion des événements. Quel que soit le choix du pilote, Ferrari devait réagir à ce qu’a fait Red Bull avec Sergio Perez, qui a profité de cette impasse et lorsque Ferrari est alors intervenu il était trop tard pour se ressaisir, avec toutes les confusions qui existaient. Sainz s’y est opposé et l’ingénieur de la voie n’a pas pu y faire grand-chose, car il y a en fait un responsable des stratégies qui a plutôt dû s’imposer et a dû obliger – quel que soit le conducteur – qui conduisait pour répondre à la stratégie que Red Bull avait adoptée à l’époque. Cela ne s’est pas produit et c’est la responsabilité du stratège, car l’ingénieur de piste dans ces situations ne peut pas faire grand-chose. Et puis il faut clarifier et définir une fois pour toutes les hiérarchies au sein de Ferrari. Si Ferrari veut parier sur Leclerc pour le championnat du monde, elle doit absolument se déclarer et convaincre Sainz que les choses se passeront ainsi pour cette année. Sinon, des situations comme celles que nous avons vécues dimanche dernier à Monte-Carlo pourraient se répéter.
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