La privatisation de la compagnie aérienne ITA Airways, né des cendres d’Alitalia, se complique. On sait que deux offres ont été reçues, l’une du consortium formé par MSC et Lufthansa, l’autre du fonds Certares, soutenu par Air France et Delta Airlines. Mais à l’intérieur des enveloppes, les consultants du ministère ont trouvé un surprendre pas trop édifiant.
En fait, les deux consortiums ont soigneusement évité d’entrer des chiffres clairs, comme ils auraient dû le faire en réalité. Selon la Repubblica, « les consultants Gianni & Origoni et Equita se sont rendus compte qu’aucun des deux consortiums ne proposait de chiffre fixe pour Ita. Habiles négociateurs, les repreneurs proposaient des chiffres variables, avec une sorte de ciseaux. Nous pouvons payer – ont-ils écrit – de ce chiffre à ce chiffre. Lorsqu’on leur a demandé de préciser l’offre, les deux consortiums ont mis la main en avant“.
Fondamentalement, les consortiums ont informé l’ITA que oui, ils sont intéressés par le processus de privatisation ; mais en aucun cas ils ne prendront de mesures concrètes sans avoir au préalable rassemblé toutes les informations industrielles nécessaires, notamment les quantification correcte de la valeur. Il y a un peu d’indécision sur une compagnie aérienne, ITA justement, qui est issue d’une autre entité, Alitalia, qui dans les dernières années de gestion s’était fait une mauvaise publicité. C’est pourquoi les offres ne sont dès le départ pas étayées par une confiance mutuelle. Pas une bonne base pour traiter.
Les deux consortiums exposeront questions supplémentaires sur Ita, 230 au total, et nécessitera une mise à jour du plan industriel de l’entreprise, compte tenu de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix du carburant. Le président d’ITA Alfredo Altavilla aurait en tout cas envisagé un timing de vente somme toute dans la norme. Le risque est qu’ITA n’hérite pas seulement des avions et des uniformes de vol d’Alitalia, mais aussi de toute la confusion entourant sa gestion.