Via Draghi, via les certitudes. C’est du moins l’impression que l’on a quand on parle de la négociation commerciale de ITA Airways, la compagnie aérienne née des cendres d’Alitalia et aujourd’hui intéressée par deux offres faites par le consortium MSC-Lufthansa d’une part, et par Certares-Air France-Delta d’autre part. L’exécutif aurait dû conclure la vente, mais les élections anticipées conduiront vraisemblablement à la signature avec de nouvelles personnes autour de la table. Selon les gagnants dans l’isoloir, les choses pourraient s’accélérer ou se compliquercar l’ITA pourrait devenir un sujet central du débat autour du 25 septembre.
Les syndicats s’alarment de ce qui pourrait arriver, surtout à la lumière des propos de Giorgia Meloni, tête de liste des Frères d’Italie. La politique a demandé au gouvernement Draghi démissionnaire de « n’accélère pas la vente‘d’ITA, en parlant de ‘compagnie aérienne nationale’. « Certains acronymes n’excluent pas des gestes forts, dont des grèves, pour inviter le Premier ministre Draghi à ne pas perdre de temps en donnant le feu vert à la négociation exclusive avec le consortium jugé le meilleur par les conseillers du Trésor, à savoir MSC-Lufthansa. L’arrêt du processus, selon les acronymes, risque de compromettre le plan d’expansion (flotte, employés, connectivité, fret) et met en péril le sort des 3 300 embauchés qui risquent aussi de devoir affronter la clope pendant l’hiverune période de faibles revenus», rapporte le Corriere della Sera.
«La situation est compliquée, nous sommes très inquiets» a déclaré Fabrizio Cuscito, secrétaire national du FILT CGIL. « Ita seul ne va nulle part et la solution de MSC et Lufthansa est bonne». «Il faut laisser Ita en dehors de la campagne électorale», a expliqué Ivan Viglietti, secrétaire national des transports aériens d’Uiltrasporti. « Ceux qui sont contre la vente nous montrent l’alternative ou c’est de la pure démagogie. Entre autres, l’éventuel actionnaire majoritaire serait le très italien Msc« . L’ITA reste importante dans le contexte de la complexité des offres de mobilité en Italie : l’espoir est qu’elle ne soit pas (encore) victime de calculs politiques.