À l’approche du GP du Canada, qui est revenu au calendrier pour la première fois depuis 2019, l’esprit de beaucoup restait encore sur ce qui s’était passé en Bakou, où les attentes du spectacle sur la piste ont été rapidement trahies. C’est du moins la pensée d’un champion du monde comme Jacques Villeneuveest intervenu dans sa chronique sur formule1.nl à quelques heures de la course en Azerbaïdjan.
L’élément qu’il aurait « Neutralisé les émotions » était le double retrait de Ferrariavec un « zéro » au classement pilotes et constructeurs aggravé par le doublé de Red Bull, désormais encore plus loin dans les deux classements : « Ferrari a la voiture la plus rapide, mais elle n’en profite pas suffisant – a expliqué le Canadien – les pilotes font des erreurs, la stratégie n’est pas la bonne et il y a beaucoup de problèmes mécaniques. Leclerc a peu de défauts pour tout cela. Hormis l’erreur d’Imola, il pilote bien. Il serait logique que les trois dernières courses lui aient causé de la frustration. Ce n’est pas quelque chose que j’approuve, car vous gagnez et perdez ensemble et en tant que pilote, vous ne devez jamais vous éloigner de l’équipe, mais l’équipe rouge a un problème : à Bakou, trois voitures à moteur Ferrari ont abandonné en raison de problèmes de bloc d’alimentation. Le problème de Sainz était avec la plomberie et c’était toujours dangereux car les freins arrière ne fonctionnaient plus. Dans l’ensemble, c’était très décevant, mais la voiture reste rapide comme l’éclair et agréable à conduire. Le championnat a encore un long chemin à parcourir et il pourrait basculer en un instant“.
À cet égard, Villeneuve a rappelé le moment critique de la Redbull après le GP d’Australie, alors que tout semblait se retourner contre l’équipe anglo-autrichienne, qui devra désormais faire attention à un retour « silencieux » de la Mercedesauquel il a également adressé un conseil : « Je m’attends à ce que Red Bull perde plus de pointspar exemple contre Mercedes – poursuit l’ancien pilote Williams – elle a failli être abandonnée en Australie et regardez où elle est maintenant. Ils ont le duo de pilotes le plus fort, même si Pérez n’était pas très satisfait de sa gestion des pneus à Bakou, avec laquelle il se débrouille généralement bien. L’avantage de Verstappen est qu’il est déjà champion du monde et que l’équipe l’aime pour cela. Il sait ce qu’il faut, il n’abandonne jamais et, comme Pérez, il fait peu d’erreurs. Russell est juste derrière Leclerc avec une voiture plus lente qu’une seconde. J’ai été très impressionné par la façon dont il a utilisé les opportunités. Hamilton traverse une période difficile, notamment à cause de ses problèmes de dos. C’est grave : des vertèbres endommagées peuvent causer des problèmes pendant des mois, voire des années. Dans les années 90 on avait aussi ce problème : je me souviens d’avoir pris une bosse en Argentine et j’ai vu les étoiles ».
Concernant ce problème, voici la proposition de Villeneuve : « Je comprends les préoccupations de Russell et Wolff, mais j’ai la solution : augmenter la hauteur de conduite de la voiture. Personne ne les oblige à rouler si bas, peut-être que la voiture est sensible à cet aspect en raison des protections latérales minimales. Mais la demande de Wolff de changer les règles, à mon avis, n’est autre que la jeu politique habituel de Formule 1. Mercedes fera tout son possible pour obtenir une augmentation de la hauteur de conduite. Mercedes va tout faire pour se rapprocher de Red Bull et de Ferrari, tout comme elle a voulu changer le moins possible ces dernières années ».