La Formule 1 approche à grands pas de la mi-saison : neuf des 22 courses programmées ont déjà été disputées et avant août ce sera un tour de force avec quatre GP en cinq semaines qui conduira toutes les écuries à la trêve estivale. Le classement des pilotes pour le moment est bien défini: il y a un lièvre en fuite – le champion du monde en titre Max Verstappen – et quatre chasseurs à sa poursuite. Le Néerlandais a une marge de 46 points sur son plus proche rival, son coéquipier Sergio Perez, tandis que de la deuxième position du Mexicain à la cinquième du pilote Ferrari Carlos Sainz, il y a quatre pilotes en l’espace de 27 points. Ils font également partie de ce quatuor Charles Leclerctroisième avec 49 points derrière Verstappen et George Russell.
Le Monégasque de Ferrari est considéré par tous comme le principal antagoniste de Verstappen. Même dans les interviews post-Canada, la n°16 de la rousse a clairement fait savoir qu’elle croyait au comeback. La saison de Leclerc jusqu’à présent a été presque parfaite du point de vue du pilotage – la seule véritable erreur de la classe 97 est survenue lors de la course d’Imola – mais les points restants au sol sont déjà nombreux. En effet, les abandons de Barcelone et Bakou, arrivés pour des problèmes de bloc moteur alors qu’il était aux commandes de la course, et le flop de Monte Carlo pèsent comme des rochers. Dans la course à domicile, c’est le mur qui a raté, ce qui, avec une stratégie désastreuse, a fait chuter Leclerc de la première à la quatrième position.
Même à Montréal, malgré une remontée du fond de grille en raison de pénalités pour changement de groupe motopropulseur, Leclerc n’a pu faire mieux que cinquième. Clairement chez Ferrari le natif de la Principauté est le premier choix pour tenter d’arracher le titre des pilotes à Red Bull. Paradoxalement pourtant, sur les quatre derniers GP, malgré aucune faute de sa part, Leclerc n’a remporté que 22 points. Carlos Sainz, dans les mêmes courses a récolté 49. Un écart important qui a permis à Sainz de se rapprocher constamment de son coéquipier après avoir pris beaucoup de retard au classement lors des premières courses de la saison. Ce retour de Sainz, qui dépendait plus de circonstances fortuites que des mérites réels de l’Espagnol, pourrait cependant compliquer la vie dans le garage Ferrari.
En fait, l’Espagnol a fait savoir à plusieurs reprises qu’il voulait atteindre les siens à tout prix première victoire en carrière et de se sentir toujours en lice pour le championnat. Des objectifs plus que légitimes, qui risquent toutefois de se heurter au besoin de Leclerc de maximiser son total de points chaque dimanche pour se rapprocher de Verstappen. Il appartiendra à Mattia Binotto gérer cette patate chaude, équilibrer la «faim» de Sainz avec les besoins de Ferrari. En effet, avec deux GP à reprendre au leader du classement, il semble difficile de penser qu’à Maranello on puisse tolérer une situation dans laquelle les deux pilotes s’enlèvent des points l’un à l’autre.