Le Président de la Chambre des États-Unis, Nancy Pelosia visité Taïwan lors de son voyage institutionnel dans la zone Asie-Pacifique. Ce choix n’a pas plu à la Chine, une nation qui revendique le territoire avec sa capitale Taipei, et donc aujourd’hui on peut dire que la tension entre les deux grandes puissances est vraiment à son apogée. Les conséquences à long terme de ce que la Chine a considéré comme un affront sont encore invisibles à l’horizon. Mais il y a déjà quelque chose qui se passerait, c’est-à-dire les réactions des entreprises chinoises qui s’apprêtaient à faire affaire avec les États-Unis.
Une telle entreprise est CATL, géant chinois de l’électronique qui produit des batteries et des composants pour les voitures. Sa spécialité est la batterie lithium-fer-phosphate, et c’est un partenaire très important pour plusieurs constructeurs automobiles. Son intention de construire une usine en Amérique du Nord (vraisemblablement sur le territoire mexicain) est toujours très valable, étant donné qu’elle part d’un postulat de supériorité numérique dans son secteur : le renforcement au-delà des frontières nationales est une avancée presque inévitable. Cependant, à la lumière de la visite de Pelosi à Taiwan la direction a décidé de reporter l’annonce relative à la nouvelle Gigafactory. Il attendra des temps meilleurs, selon les rapports Bloombergen raison d’éventuelles pressions du gouvernement chinois.
CATL attendra le nouveau congrès du Parti communiste chinois pour parler de cette nouvelle usine à 5 milliards de dollars : on parle d’octobre, donc. Eviter un différend international est le pain quotidien de toutes les entreprises qui font la navette entre Pékin et Washington. Les gens qui veulent faire des affaires, qui ont l’intention de faire des affaires ; mais il est bloqué, souvent, de décisions politiques qui vont bien au-delà de la fabrication d’un produit.
Taïwan c’est l’un des pays leaders dans le domaine des semi-conducteurs, et donc crucial pour le monde automobile. En ce sens, une montée des tensions dans la zone s’ajoutera aux nombreuses voix de crise du secteur.