A l’aube de 41 ans, Fernando Alonso a réussi à étonner tout le monde, une fois de plus, lors des qualifications du dernier Grand Prix du Canada : le pilote espagnol de l’Alpine, bien qu’il ne soit pas au volant d’une voiture pouvant concourir ouvertement pour la victoire, a pleinement utilisé son talent de conquérant la première rangée à Montréal, sur une piste rendue dangereuse par la pluie et les conditions d’asphalte mouillé.
Indépendamment de la 9e place obtenue en course, qui était aussi le résultat d’une performance sous-optimale du groupe motopropulseur et d’une pénalité subie dans l’après-GP, le bi-champion du monde a tout de même impressionné dans la lutte pour la pole position, ratée seulement pour la performance magistrale de Max Verstappen. Le retour aux premières loges après dix ans, dans le même temps, a accru les regrets pour ce qui aurait été le palmarès de l’Ibérique sans quelques décisions ou contraste avec les équipes pour lequel il a couru. Plus précisément, les tensions générées avec le McLaren lors du championnat du monde 2007, notamment avec son coéquipier d’alors Lewis Hamilton – pour ses débuts en F1 – ou encore en 2014, lorsqu’il quittait amèrement le Ferrari pour revenir à McLaren, pour ensuite toucher l’un de ses moments les plus bas en F1 en raison du manque de compétitivité du véhicule.
Un mélange de talent et de forte personnalité qui n’est pas passé inaperçu dans sa longue carrière, y compris auprès d’un autre champion du monde comme Nico Rosberg. L’Allemand, champion en 2016, a en effet avoué son estime pour les qualités d’Alonso au volant, tout en notant quelques regrets pour sa tendance à générer un climat de conflit au sein des équipes pour lesquelles il a joué : « quelquefois il manquait de compétence sociale – expliqué au programme ‘N’importe quel lundi conduit’ de Ciel – a souvent eu du mal à faire partie des meilleures équipes avec les meilleures voitures car ils ne voulaient plus de lui à cause des ponts brûlés dans le passé. Cela a certainement été l’une de ses faiblesses professionnelles. Mais en termes de talent, c’est définitivement l’un des meilleurs de tous les temps. C’est vraiment cool qu’il réussisse encore à conduire de cette façon. J’ai eu beaucoup de peine pour lui au Canada, je voulais qu’il soit sur le podium, et je pense qu’Alpine a fait une petite erreur. Il conduit si étonnamment qu’il ne faut pas prétendre qu’il prend la place de quelqu’un. Il mérite d’être à sa place. Sa façon de piloter est spectaculaire, les fans du monde entier l’adorent et il est un grand atout pour l’Alpine ».