La saison 2022 a jusqu’à présent été avare de satisfactions pour Carlos Sainz, du moins si l’on compare les résultats de l’Espagnol à ceux de son coéquipier Charles Leclerc. En effet Sainz, qui en 2021 lors de sa première année chez Ferrari avait étonnamment battu le Monégasque au classement des pilotes, est désormais à 51 points d’écart au classement. Et ce n’est pas tout : dans toutes les courses disputées par les deux pilotes, Leclerc a toujours devancé le pilote ibérique. Au total, le natif de la principauté a récolté deux victoires et quatre podiums en cinq courses, contre les trois podiums – sans victoire – et deux abandons de la #55. Sainz a certainement commis plusieurs erreurs graves, il suffit de penser à la course en Australie ou aux nombreux accidents qui l’ont vu protagoniste des essais libres, mais il a également été malchanceux dans certaines circonstances : une surtout le départ de la course à Imola.
Combinant tous ces éléments avec le fait d’avoir couru l’intégralité du Championnat du monde 2021 au volant d’une voiture incapable de concourir pour la victoire, Sainz a désormais atteint 27 GP avec Ferrari sans jamais avoir remporté de course. L’ancien pilote McLaren vise à contrecœur un record négatif qui appartient au Suédois Stefan Johansson à Maranello. Entre 1985 et 1986, le natif de Växjö a couru dans la combinaison Cavallino 31 GP sans jamais parvenir à décrocher un succès. Dans le même laps de temps, son coéquipier de l’époque, Michele Alboreto, a été le premier à passer sous le drapeau à damier à deux reprises. À l’avantage de Sainz, cependant, il y a la grande compétitivité de la F1-75 et la longueur des saisons en cours, qui lui permettent d’avoir plus d’opportunités pour pouvoir triompher en course.
Sainz peut alors s’inspirer du précédent de Eddie Irvin. Le Nord-Irlandais, arrivé à Maranello avec Michael Schumacher en 1996, a mis trois saisons complètes et 50 GP pour décrocher sa première victoire dans le rouge. Cela s’est produit lors de la première course de la saison 1999, à Melbourne. Puis cette année-là, également grâce à la blessure du Kaiser, Irvine a remporté quatre succès au classement général et a presque remporté le titre mondial, qui est ensuite allé à Mika Hakkinen. L’attente a été encore plus longue Jean Alési, idole des fans de Ferrari. Le Français a eu la bouche sèche avec le costume rouge qu’il a porté de 1991 jusqu’au milieu de 1995, lorsqu’il a remporté le seul triomphe de sa carrière au Canada, à Montréal. Mais Sainz n’aura probablement pas à attendre aussi longtemps.