Les Suisses Sébastien Buemi disputera les 24 Heures du Mans 2021 à bord de la Toyota GR010 Hybrid numéro 8, aux côtés du Néo-Zélandais Brendon Hartley et du Japonais Kazuki Nakajima. Un trio ex-Formule 1 d’une valeur considérable, sans aucun doute. Mais ce ne sera pas une course facile pour le constructeur japonais : avec les nouvelles règles, les écarts se sont beaucoup réduits et il pourrait aussi y avoir quelques surprises. Buemi en a déjà eu un en observant les performances de l’équipe Alpine.
« Je suis un peu surpris par l’Alpine, dans certaines conditions, leur voiture est très compétitive. J’espère que ce sera une course intense, à jouer jusqu’au bout, mais j’ai du mal à croire que cela se jouera au bord des dixièmes de seconde. J’ai l’impression que ce sera plus une question de fiabilité», a déclaré Buemi à l’édition ‘Sarthe’ du journal Ouest-France. « Comme toujours avant la course je me dirai, devant le miroir, de faire de mon mieux ; Je vais rester calme et finalement on verra. C’est une course difficile. Il y a tellement de choses qui peuvent mal tourner. Il vaut donc mieux ne pas trop y penser ou regarder ce qui s’est passé dans le passé, sans parler de l’actualité de cette année. Avec cette nouvelle Hypercar on roule plus lourd, il faut anticiper le freinage. On peut prendre un peu moins de vitesse dans certains virages en raison du poids. L’avantage est qu’il n’est plus nécessaire d’économiser de l’énergie comme avec la voiture précédente. En tout cas, je pensais clairement que nous serions sous les 3’29. J’aurais dit 3’25, et au final on a baissé cette limite : c’est une bonne nouvellea », a expliqué Buemi.
En parlant d’Alpine, pour l’instant il semble approprié le choix de ne pas développer une Hypercar comme l’ont fait les Japonais, profitant de la réglementation pour s’appuyer sur une Rebellion R13, vue en 2020 au Mans, pour la modifier conformément à la loi et le transformer en A480. La fiabilité est une vraie valeur ajoutée de cette voiture, et comme l’a dit Buemi, à long terme, cela pourrait être un facteur clé de la course. Nicolas Lapierre, un excellent spécialiste français qui a caressé une carrière en monoplace (il a aussi remporté le Grand Prix A1 !), estime que Toyota a encore les cartes en main : « Nous pensons que Toyota est capable de faire un tour supplémentaire à chaque relais. Si l’occasion se présente, nous devons attaquer. Si on les laissait seuls devant, sans pression, ils auraient une course en attente et pourraient courir sans mettre la mécanique à l’épreuve, comme ils l’ont fait ces trois dernières années. C’est la clé de notre compétition« .