Symbole d’une époque
3 podiums, 10 victoires et un titre mondial, conquis au terme d’une saison mythique et cinématographique, qu’elle est devenue grâce à la direction habile de Ron Howard. Ceci, en chiffres, c’était James Hunt en Formule 1. Mais s’il y a un pilote dont l’impact ne se mesure pas vraiment en chiffres c’est bien celui du légendaire pilote anglais, qui entre 1973 et 1979 symbolisait parfaitement une certaine façon de vivre la Formule 1caractéristique de ces années puis progressivement disparu.
Lumières, ombres
Femmes, fumer, boire, faire la fête ; mais aussi un pied lourd, un talent infini, des dépassements audacieux et un mépris total de l’avis des autres. Tout cela, en un mot, était Hunt. Le parfait antagoniste du « calculateur » Niki Lauda, précurseur de la F1 contemporaine mais aussi véritable ami de l’Anglais. Cependant, Hunt était aussi un conducteur controversé, sans surprise surnommé « le shunt », et à certains égards également « protégé » par le système, au détriment de collègues moins glamour. Comme en 1978, quand Riccardo Patrese est devenu le bouc émissaire du terrible accident de Monza qui a coûté la vie à Ronnie Petersonrejetant sur lui les responsabilités qui appartenaient à Hunt.
Lumières et ombres, comme tout le monde et surtout. Ce n’est pas un hasard si le doyen des commentateurs britanniques, Murray Walker, l’avait défini « Arrogant, grossier, impoli et inconsidéré. Mais il était aussi captivant, drôle et avait une personnalité légère“. Dans sa carrière, Hunt a certainement gagné moins que ce que son talent aurait mérité, comme ce serait arrivé des années plus tard à un autre pilote non conventionnel, qui avait son idole déclarée à Hunt : Kimi Raikkonen. Mais la collecte de statistiques n’était certainement pas la raison qui a poussé Hunt à jouer sa vie sur les circuits du monde entier, poussant toujours la barre des risques un peu plus loin.
Casque
Le sien était aussi légendaire casco, très reconnaissable et devenu symbolique exactement comme celui qui le porte : fond noir, écriture latérale blanche ‘James Hunt’ en grosses lettres, associée à des bandes horizontales bleues, jaunes et rouges. Cependant, le nom proéminent sur le casque n’était pas nouveau : Jacky Ickx, François Cevert et Niki Lauda ont fait de même avant lui. Toute la coloration est inspirée de celle de son école, le Wellington College, qui l’a accueilli dans sa jeunesse dans le Berkshire. Enfin, en 2012 et 2013, beaucoup se souviendront de l’hommage de Raikkonen au Grand Prix de Monaco, le Finlandais portant la réplique exacte du casque de l’Anglais.