Le 23 décembre 1956, il est né à Milan Michèle Alboreto, un pilote décédé tragiquement le 25 avril 2001 au Lausitzring en Allemagne alors qu’il effectuait un essai avec Audi. En l’honneur du pilote italien, rembobinons la bande en 1983, date de l’annonce de son arrivée chez Ferrari, le rêve d’une vie.
Les débuts en compétition d’Alboreto ont eu lieu dans les années 70 avec la Formule Monza et sa première approche des compétitions était similaire à certains égards à celle de Bruno Giacomelli, le jeune homme de Brescia qui a émigré en Angleterre pour travailler à la Marche puis utiliser ses économies pour courir en monoplace. Bientôt, les amis de Michele se rendent compte de l’énorme talent du garçon et grâce aux collections et aux petits sponsors, ils parviennent à le faire entrer en Formule Italie. Une série à roues ouvertes équipée d’un moteur 4 cylindres au lieu du bicylindre de la 500 qui équipait les « formulini » de la « Monza », qui bourdonnaient sur la piste « Junior » de l’hippodrome de Brianza. Alboreto était tellement apprécié dans le milieu que grâce à sa personnalité et son professionnalisme, en 1979, il réussit à participer au championnat italien de F3 avec l’équipe Euroracing, où il trouva Pier Carlo Ghinzani comme coéquipier. Désormais dans le cercle, il était à la fois craint pour sa rapidité et sa détermination, ainsi que respecté pour son caractère sérieux et parfois peu confiant envers ses collègues. Ainsi il advint que peut-être plus par envie qu’autre chose certains rivaux lui en voulurent, ne comprenant sans doute pas sa trop haute nature. Peu ont accepté la nette supériorité de son talent, mais il suffisait d’aller sur la piste pour le voir de près pour comprendre qu’il était capable de conduire n’importe quel type de voiture d’une manière excellente et souvent avec le résultat de pouvoir surpasser le concours. En 1980, il remporte le Championnat d’Europe de F3 et en 1981, aidé par l’intuition de Cesare Fiorio à l’époque à la tête de l’équipe Lancia, il devient pilote du Championnat du Monde des Marques avec la Beta Montecarlo. La même année, il s’impose en F2 à Misano au volant de la Minardi et fait ses débuts en F1 à Imola sur la Tyrrell, grâce au soutien du comte Zanon, le célèbre mécène de l’automobile méritant d’avoir relancé la carrière de Ronnie Peterson quelques années plus tôt. Après deux saisons complètes avec Tyrrell où il a remporté ses premiers Grands Prix, Las Vegas ’82 et Detroit ’83, Alboreto arrive chez Ferrari après avoir perdu un pilote italien pendant un certain temps. Ici, la carrière de Michele subit une accélération folle qui le catapulte immédiatement au centre de l’attention.
Luc Ferrari, FormulaPassion.it
« […] En 1984, le plus grand rêve est devenu réalité et la nouvelle a fait le tour du monde. Lorsqu’un pilote se lance dans la course, il rêve sans aucun doute de courir avec Ferrari. […] En 1983, il y a eu des discussions préliminaires et immédiatement des rumeurs ont commencé à circuler selon lesquelles Michele ferait partie de la Scuderia Ferrari. D’un côté mon frère était très heureux et aurait voulu crier son bonheur au monde ; d’autre part, il ne voulait pas que cette nouvelle se répande avant le GP de Monza qui devait se tenir en septembre, alors qu’il était d’usage pour Ferrari d’annoncer les pilotes de l’année suivante. […] La curiosité, que tout le monde ne connaît pas, est que certaines des négociations les plus importantes concernant les pilotes de Formule 1 de l’époque n’ont pas été discutées à l’intérieur des luxueux camping-cars des différentes équipes, mais dans un petit camping-car accueillant appartenant à un homme appelé Luigino. Ce personnage n’était autre qu’un toscan d’une quarantaine d’années qui gagnait sa vie en travaillant dans le domaine de la mode pour les frères Benetton. […] L’accès à son camping-car était strictement interdit à tous les journalistes (à quelques exceptions près) puisque toute négociation en cours devait rester secrète jusqu’à la communication officielle à la presse. Alors que les négociations les plus importantes étaient discutées, il y avait toujours quelqu’un qui faisait office de sentinelle à la fenêtre. […] C’est ainsi, dans le camping-car de Luigino, que Michele a posé les bases de son futur engagement avec Ferrari. […].”
Ermanno Alboreto, bagarreur2013
Alboreto alla Ferrari, reste Arnoux et passe par Tambay
« Enzo Ferrari a reçu ce soir à Maranello les pilotes René Arnoux et Michele Alboreto, qui piloteront la Ferrari F1 dans le championnat du monde 1984. Ing. Ferrari tient à exprimer la gratitude de la Maison à Patrick Tambay pour son travail intelligent et compétent en tant que testeur et pilote. » Avec ce bref communiqué, l’équipe de Modène dévoile son avenir et annonce par la même occasion une décision historique, à savoir l’embauche d’un Italien après onze ans passés à l’étranger. Le dernier était Arturo Merzario en 1973. […] Au lieu de cela, Patrick Tambay doit partir, la logique voulait qu’il soit écarté en raison des résultats négatifs de la dernière partie de saison (et peut-être des relations dégradées avec le directeur sportif Piccinini) ».[…] Joint à son domicile en Suisse, Patrick Tambay s’est dit surpris et très triste de la décision de Ferrari. […] « J’ai donné le meilleur de moi-même et j’espérais recevoir une reconnaissance différente. Honnêtement, je ne pensais pas que je serais laissé seul. »
Cristiano Chiavegato, L’empreinte27 septembre 1983
Michèle Alboreto
Milan (Italie), 23/12/1956 – Klettwitz (Allemagne), 25/04/2001
Débuts en F1 : GP Saint-Marin 1981
Coupes du monde remportées : –
GP contesté : 215
GP gagnés : 5
Je pourrais: 23
Points gagnés: 186,5
Position de tête: 2
Tours les plus rapides : 5
Titres F1 supplémentaires : Champion d’Europe F3 1980, vainqueur des 24 Heures du Mans 1997, vainqueur de Petit Le Mans 2000, vainqueur des 12 Heures de Sebring 2001
Annon |
Scuderia |
Pos. |
Points |
généraliste |
victoires |
Pôle |
GPV |
podi |
1981 |
Tyrell |
– |
– |
12 |
– |
– |
– |
– |
1982 |
Tyrell |
8° |
25 |
16 |
1 |
– |
1 |
2 |
1983 |
Tyrell |
12° |
dix |
15 |
1 |
– |
– |
1 |
1984 |
Ferrari |
4° |
30,5 |
16 |
1 |
1 |
1 |
4 |
1985 |
Ferrari |
2° |
53 |
16 |
2 |
1 |
2 |
8 |
1986 |
Ferrari |
9° |
14 |
16 |
– |
– |
– |
1 |
1987 |
Ferrari |
7° |
17 |
16 |
– |
– |
– |
3 |
1988 |
Ferrari |
5° |
24 |
16 |
– |
– |
1 |
3 |
1989 |
Tyrrel / Larrousse |
11° |
6 |
14 |
– |
– |
– |
1 |
1990 |
Flèches |
– |
– |
16 |
– |
– |
– |
– |
1991 |
Jeu de jambes |
– |
– |
16 |
– |
– |
– |
– |
1992 |
Jeu de jambes |
10° |
6 |
16 |
– |
– |
– |
– |
1993 |
Scuderia Italie |
– |
– |
14 |
– |
– |
– |
– |
1994 |
Minardi |
24° |
1 |
16 |
– |
– |
– |
– |