L’objectif de l’Union européenne de réduire de moitié le nombre de victimes d’accidents de la route d’ici 2030 semble bien loin. Le plus inquiétant est le fait que nous ne soyons pas confrontés à une amélioration, certes progressive, des données, mais aux leurs détérioration: sur l’ensemble de l’année dernière, en effet, les décès sur les routes ont affiché une augmentation de 4% par rapport à 2021, avec des pics même supérieurs à 50% dans des pays comme Malte et le Luxembourg.
Qui monte et qui descend
Au total, l’augmentation des tués sur les routes concerne 19 des 32 pays suivi par le programme PIN, c’est-à-dire l’indice de performance de la sécurité routière établi par l’ETSC en 2006 suite aux premiers objectifs de sécurité routière fixés par l’Union européenne : dans les 13 pays restants, les décès sur les routes ont diminué, les plus fortes réductions concernant la Slovénie (-25 % ), Lettonie (-23%), Lituanie et Chypre (-18%). Après avoir dit de l’augmentation généralisée des décès sur les routes par rapport à 2021, il convient de noter que par rapport à 2019, année où de nombreux pays, y compris l’Italie, ont choisi comme base des objectifs pour la décennie en cours, les décès sur les routes européennes ont diminué de 9 %. Encore trop nombreux, mais toujours en déclin.
La Lituanie a établi un record
Au cours des dix dernières années, la Lituanie a été le seul État membre de l’UE à avoir réduit le nombre de tués sur les routes de plus de 50%, atteignant un pic de -60 %. Treize autres pays PIN ont enregistré une baisse supérieure à la moyenne de l’UE de 22 %, tandis que d’autres encore ont moins progressé. Malte, Israël, les Pays-Bas et le Luxembourg sont les quatre seuls pays qui ont plutôt accepté une augmentation des décès.
Victimes évitées
Enfin, le chiffre relatif aux décès « évités » sur la décennie 2013-2022 dans l’UE est intéressant : on parle en fait de 39 553 victimes de la route « épargnées », par rapport au nombre qui aurait été enregistré si chaque État membre avait continué avec les mêmes niveaux qu’en 2012. Cependant, 40 987 vies supplémentaires, souligne l’ACI-ETSC, auraient pu être sauvées si cette réduction annuelle de 6,7 % avait été atteinte elle est nécessaire pour atteindre l’objectif de réduire de moitié le nombre de tués sur les routes en dix ans. Les vies sauvées tout au long de 2022 correspondaient cependant à un coût social inférieur d’environ 15 milliards d’euros: les prévisions pour la décennie 2013-2022 parlent d’une baisse du coût social global de 104 milliards d’euros.
Objectif lointain
« Si les choses restent comme ça, L’Europe n’atteindra pas son objectif – a commenté Antonio Avenoso, directeur exécutif de l’ETSC – L’Union européenne et les gouvernements nationaux devront redoubler d’efforts pour faire face aux défis anciens et nouveaux. Une conséquence des fermetures dues au Covid semble être l’aggravation du comportement des usagers de la route, malgré la baisse du trafic. Les excès de vitesse, l’alcool au volant et la conduite distraite ne vont pas disparaître. Ainsi, l’application des règles il faudra l’intensifier, pas la réduire“.