La situation particulière des autoroutes italiennes se reflète dans les conditions de circulation intermittentes que de nombreux automobilistes connaissent au quotidien. Avec plusieurs opérateurs en concession, sur le papier, on pouvait espérer une amélioration globale du réseau, grâce aussi à la concurrence ; cependant, le manque de direction conduit à des situations paradoxales comme celle du cashback d’Autostrade per l’Italia.
Le cashback, comme mentionné, fonctionne comme ceci : si vous vous retrouvez dans une file d’attente pour les chantiers de construction et les travaux, vous avez droit au remboursement du péage. « Mais à quels itinéraires s’applique-t-elle ? Pas du tout. Le problème n’est pas tant qu’il y ait 22 concessions, mais que chacune se rapporte aux usagers comme elle le souhaite, à commencer par la transparence des informations trafic. L’affaire du cashback le confirme : Autostrade per l’Italia (Aspi) le lance, qui gère la moitié du réseau, mais même ses filiales n’ont pas fait la queue. Il y a donc eu des discussions animées au sein de l’Aiscat, l’association des managers qui perd les morceaux à cause des désaccords avec la ligne dominante de l’entreprise Benetton. Après le groupe Gavio, sorti en décembre 2018 dans la polémique avec Giovanni Castellucci – alors patron d’Atlantia et d’Aspi – le 7 septembre Carlo Toto est également parti, avec sa Strada dei Parchi (Rome-Abruzzes). Parmi les principales raisons de la déchirure, la dissidence pour l’initiative proposée par le PDG d’Aspi, Roberto Tomasi, sans l’accorder avec les autres messieurs du péage», rapporte Il Sole 24 Ore.
La situation est la suivante : si les autres concessions sous gestion n’appliquent pas le cashback, les automobilistes en file d’attente pourraient faire appel au juge pour inégalité de traitement. En gagnant, sans doute. Le système Aspi est alors très compliqué car il n’intervient que sur la tranche de sa compétence et uniquement sur certaines situations. Personne ne parle d’établir le soi-disant « label » annuel, ni n’essaie de simplifier le réseau de concessionnaires, en établissant les conditions pour donner à toute la péninsule une norme fiable.
Certains membres de l’Aiscat considèrent que le cashback est difficile à appliquer et potentiellement dangereux pour les bilans. D’autres encore voient l’idée comme un « mouvement opportuniste » pour plaire au gouvernement et au CDP, le nouveau propriétaire d’Aspi. Le ministre des Infrastructures, Enrico Giovannini a déclaré lors d’une audition au Sénat que le cashback devrait être généralisé, en l’incluant dans les 15 concessions à renouveler. Le réseau routier ne cesse d’étonner. En négatif.