Dix pôles à cinq, neuf victoires à huit, mais mêmes points au classement, 369,5 : Max Verstappen samedi, il a été plus rapide que Lewis Hamilton dans ce qui était le terrain de chasse préféré du septuple champion du monde, qui s’est pourtant souvent remis d’intérêt le dimanche de la course. Aujourd’hui, le scénario est le même, alors qu’il semblait mis dans les cordes par son rival, le pilote néerlandais a couronné la stratégie Red Bull visant à tout miser sur le départ de la pole et sur la défense acharnée de la position en piste grâce à un très configuration faible. A 14h00 la cloche sonnera pour la dernière fois, Verstappen et Hamilton quitteront leurs coins respectifs pour s’affronter une dernière fois en ce 2021, une confrontation inexorable qui déterminera lequel de ces deux poids lourds célébrera la conquête d’un monde titre, valeur très élevée. Giorgio Terruzzi a comparé le Grand Prix d’Abu Dhabi au match de boxe d’il y a 50 ans entre Muhammed Ali et Joe Frazier, en voici quelques extraits.
« […] Lorsque Lewis a semblé essoufflé, obligé de céder, il a eu une réaction presque effrayante. Quand Max a semblé gratter le baril d’énergie, à la recherche des derniers éclairs agressifs, le voici venu avec un coup de reins qui a acculé son rival et annihile la prédiction. Il l’a fait hier, voyageant en apnée suspendue, au bord du précipice, pour repartir de l’avant dans le dernier acte, montrant combien l’âge ou l’angoisse qui chargent toute erreur possible de drame importe désormais peu. Rien qui puisse compromettre la stratégie d’Hamilton, en garde fermée pendant qu’il attend et rumine, conscient des opportunités venant d’une piste qui récompense ceux qui chassent. Deux hommes différents de caractère, de style, d’expression, mais capables de faire preuve d’une curieuse spécularité, relancée et amplifiée par le tempérament, par la qualité de l’autre. Une aubaine pour la F1, un cadeau pour nous qui regardons sans même la force de hibou. Plutôt de la gratitude à répartir à parts égales, sachant pertinemment que dans quelques heures nous aurons un vainqueur et un beat, un sourire et une grimace amère, selon la loi impitoyable de chaque ring. […]”.