Il est actuellement très difficile de prédire ce que sera l’avenir des voitures. Tout pouvait changer, avec l’adieu aux stations-service et la floraison des colonnes ; ou il pourrait y avoir une « résistance » des véhicules endothermiques. Au milieu, il y a les automobilistes (qui doivent débourser des sommes importantes pour acheter des voitures) et ceux qui travaillent dans le secteur.
Selon les rapports du journal français Le Figaro, « les professionnels de l’industrie sont préoccupés par l’impact de la révolution électrique en cours sur leurs ventes« . L’organisme français PFA, qui regroupe les constructeurs, constructeurs, équipementiers, fournisseurs et sous-traitants de la filière automobile, a demandé à la société Alixpartners d’établir plusieurs scénarios plus ou moins accélérés relatifs à la transition vers la voiture électrique d’ici 2030 et de donner des indications sur besoins de demain en pièces et composants.
Les résultats ont été très intéressants. Le Figaro écrit : « Les composants et leurs prix ajoutent 59 % au coût global d’un véhicule électrique. Contrairement au moteur à combustion interne, vous avez besoin de cellules et de batteries, d’électronique de puissance, de moteurs électriques. Le scénario retenu par la PFA comme le plus probable en 2030 prévoit une part de 70 % de véhicules électrifiés à cette date, dont 21 % d’hybrides rechargeables. Selon les projections, le coût unitaire par véhicule augmenterait de 1 535 euros, avec pour conséquence une baisse des volumes de ventes de 10 % en moyenne par rapport à 2019. Si les surcoûts des véhicules électriques n’étaient pas absorbés par une augmentation de la productivité, le coût pourrait atteindre 2 603 € par véhicule et entraînerait une baisse de 17% des volumes vendus« . Bref, une catastrophe.
Mais ce n’est pas tout. Quel que soit le scénario futur, 52 000 emplois seront perdus d’ici 2030. « C’est presque inévitable », a déclaré Marc Mortureux, directeur général de PFA. D’ici 2030, les entreprises spécialisées dans la production de pièces métalliques (tournage et usinage de barres) devraient perdre 40 % de leur chiffre d’affaires. Les fonderies, les forgerons, les fabricants de pièces en caoutchouc et les imprimeurs auront des difficultés similaires. Cependant, il existe une issue partielle. Si les entreprises (en l’occurrence françaises) parviennent à exploiter les opportunités dans les secteurs de l’électronique, des logiciels, des fonderies d’extrusion d’aluminium, 11 000 emplois pourraient être créés.
Quelle pourrait être la meilleure solution, selon Mortureux ? « Nous ne voulons pas ralentir la transition, mais il vaudrait mieux ne pas opter exclusivement pour des véhicules à batterie« . Dans le même temps, se concentrer sur les hybrides (en vente, en particulier) pourrait donner à l’industrie le temps de se renouveler et au marché de suivre un cours plus naturel.