Ces dernières semaines, Mohammed Ben Sulayem il faisait parler de lui même quand il n’en avait pas envie sinon il aurait mieux valu se taire. La bataille du président de la FIA contre la haute direction de la Formule 1, d’abord cachée et au fil des mois devenue manifeste, a provoqué une confrontation avec Stefano Domenicali et Liberty Media, mais aurait pu renforcer sa position au sein de la Fédération.
Selon Dieter Rencken, les attentats contre Ben Sulayem pourraient avoir l’effet inverse de celui recherché : «Quiconque demande sa sortie de scène ferait bien d’étudier le statut de la FIA. Les membres du conseil d’administration déterminent sa présidence, et non Liberty Media ou les directeurs d’équipe. Ceci est mieux illustré par le vote de défiance de juin 2008, que Mosley a remporté à une majorité des deux tiers face aux appels généralisés de personnalités de la F1, du détenteur des droits commerciaux de l’époque et des médias pour sa démission suite au scandale sexuel.», tels sont les mots du journaliste historique allemand dans son éditorial pour RacingNews365. « Le fait est que, faisant passer les intérêts de la FIA avant ceux de la F1, Ben Sulayem est perçu par les membres du club […] en tant que croisé combattant en leur nom contre un empire sans visage et cotés en bourse qui exploitent sans passion « leur » F1. Ironiquement, plus les médias comme la BBC attaquent Ben Sulayem, plus sa position est susceptible de devenir sûre en cas de vote de défiance“.
Dès lors, les pressions de Liberty Media sur les clubs nationaux, qui déterminent l’élection ou la méfiance du président, ne serviraient à rien. Le siège de Ben Sulayem serait solide, sauf autres épisodes ou un adversaire politiquement et médiatiquement crédible lors des prochaines élections, qui se tiendront fin 2025. La Formule 1 aurait tout intérêt à mettre des bâtons dans les roues pour les Emiratis, envahissant son domaine tout comme l’a fait le président de la FIA, qui a indûment commenté les opérations commerciales que Liberty Media menait avec le fonds souverain arabe (PIF), provoquant l’agacement compréhensible de la Formule 1. Auparavant, l’Emirati avait reçu de nouvelles critiques après la diffusion de ses propos sexistes, la promotion de la modification du code sportif (selon lequel les pilotes ne pouvaient pas véhiculer d’opinions politiques, religieuses ou personnelles les week-ends de course), et l’encouragement à l’entrée d’Andretti et d’autres équipes en Formule 1.