Parmi les nombreux chiffres à analyser dans cette pause de mi-saison que s’autorise la Formule 1 avant de reprendre les hostilités en Belgique, il en est un qui mérite une attention particulière. Sur les 11 GP disputés jusqu’à présent, à quatre reprises la course a été neutralisée avec le drapeau rouge. Les cas les plus récents sont survenus lors des deux dernières courses, en Grande-Bretagne et en Hongrie. Les deux fois, l’interruption s’est produite dans les toutes premières mesures. Pour l’accident de Verstappen-Hamilton à Silverstone et pour les autos tamponneuses au virage 1 à Budapest. Auparavant, les courses d’Imola et de Bakou avaient également été arrêtées puis reprises, encore une fois en raison d’accidents qui avaient jonché la piste de débris.
Statistiques en main, quatre GP arrêtés au drapeau rouge en une seule saison représentent un record pour la F1. Pour en trouver autant, il faut remonter à 1995. Dans ce cas, ils étaient quatre au cours de tout le championnat, curieusement tous interrompus en raison d’accidents survenus dans le premier tour de la course. Les quatre GP arrêtés dans ce premier semestre 2021 s’ajoutent également aux trois courses arrêtées lors du championnat 2020. Dans ce cas également, à retrouver sept matchs neutralisés en deux saisons (ou plutôt un an et demi), il faut remonter à la période biennale 1994-95. C’était certainement une F1 très différente, beaucoup moins sûre et – à ne pas négliger – avec beaucoup plus de voitures en piste. A l’époque, en effet, les grilles de départ étaient pleines de 24-26 voitures, contre 20 actuellement.
Ces chiffres commencent certainement à affectent également les stratégies des équipes. Si par le passé le drapeau rouge était perçu comme un événement totalement exceptionnel, de 2020 à aujourd’hui il est devenu un événement qui se produit statistiquement dans un GP tous les quatre. Le fait de pouvoir réparer la voiture pendant l’arrêt a également un impact important sur la course. Hamilton à Silverstone, par exemple, a pu poursuivre vers la victoire après le contact avec Verstappen grâce à l’arrêt de plusieurs minutes.
Certes, en termes de spectaculaire, l’option de redémarrer à partir d’un arrêt il peut « inciter » la direction de course à exploiter davantage cet outil que par le passé, pour parfois brouiller les cartes. Cependant, force est de reconnaître que, parmi les quatre drapeaux rouges affichés cette année, le seul qui ne se serait probablement pas produit dans le passé est celui de Bakou. A quelques tours de la fin de la course, en effet, jusqu’à il y a quelques saisons, il était courant de terminer le GP sous le régime de la Safety Car. Même dans le cirque, cependant, comme dans la vie, les habitudes et les traditions changent et évoluent avec le temps.