Dimanche « historique » en Australie
« On en reparlera à Bakou ». Comme Max Verstappen lors d’une conférence de presse à Melbourne il a éludé – pressé par Fernando Alonso – à la hâte la réponse sur ses impressions sur ce qui s’est passé au Grand Prix d’Australie, une course qui a enregistré trois drapeaux rouges. Ce qui s’est passé à Albert Park a évidemment fait l’objet de réflexions et de critiques, avec Toto Wolff, directeur de l’équipe Mercedes, qui en est venu à se demander quelles sont exactement les situations dans lesquelles la suspension de la course devient préférable à l’utilisation de la voiture de sécurité. Ce qu’a dit le double champion du monde Red Bull ne doit pas être ignoré en Azerbaïdjan : les protagonistes devront en parler, mais dans l’espoir que certaines pierres angulaires qui ne doivent pas être remises en cause ne soient pas mal comprises.
Mais quel spectacle : Wittich ne répond qu’à la FIA
Deux fois en Australie, le directeur de course Niels Wittich a d’abord choisi de neutraliser la course grâce à l’utilisation de la voiture de sécurité, puis a décidé de suspendre la course avec le drapeau rouge. La transition progressive de la voiture de sécurité au drapeau rouge ne devrait pas surprendre puisque dans le cas d’Alexandre sortant de la piste et après le KO de Kevin Magnussen, il n’y avait pas de conditions de danger extrême pour la santé des pilotes impliqués et pour les autres engagés en piste de manière à rendre le drapeau rouge immédiatement nécessaire. La Safety Car est un outil qui permet surtout au Directeur de Course de gagner du temps puis d’évaluer les évolutions ultérieures une fois les informations nécessaires recueillies en dialoguant avec les stations service des commissaires en piste. Critiquer le travail du Directeur de Course lorsqu’il décide de suspendre la course au drapeau rouge après l’avoir initialement neutralisée par la Safety Car est à la fois peu généreux et spécieux. Le directeur de course a bien plus de priorités dans ces moments excitants que d’avoir simplement le temps de jeter un coup d’œil à ce que les équipes et les coureurs ont établi à un niveau stratégique. S’arrêter aux stands pendant la Safety Car peut être un avantage, mais aussi un risque. Croire que des décisions ont été prises le dimanche pour l’usage et la consommation du show-business et du divertissement est une thèse qui ne prend pas en considération le fait que le Directeur de Course répond exclusivement à la FIA qui n’a qu’une seule priorité qui est la sécurité des pilotes et du personnel travaillant sur la piste.
Conducteurs sans responsabilité, une tendance à inverser
A l’occasion de la sortie d’Alexander Albon, la course a été suspendue par le drapeau rouge pour permettre à un véhicule lourd d’entrer en piste pour effectuer un travail de nettoyage qui ne pouvait être effectué à 100% par des commissaires équipés de balais. Une décision probablement le fruit d’un excès de zèlec’est-à-dire ne pas mettre les pilotes dans la position de devoir traverser un secteur dans lequel l’activité de rétablissement de route aurait été fervente avec le passage d’un véhicule lourd et l’action des commissaires de piste. Une dynamique qui inclut un autre facteur qu’il ne faut pas sous-estimer dans l’analyse de ce qui s’est passé dimanche dernier à Melbourne et pourquoi la Direction de Course a décidé d’agir dans ce sens. Il s’agit d’une catégorie, celle des conducteurs, désormais de plus en plus déresponsabilisée, et c’est une tendance qu’il convient d’inverser pour laisser le bon sens l’emporter sur l’abus du drapeau rouge pour éviter la création de situations potentiellement dangereuses si par exemple, l’obligation de ralentir devant un drapeau jaune ou double-jaune était respectée.
Au Japon, par exemple, Pierre Gasly a bien rencontré sur sa route un véhicule lourd sans avoir reçu les informations adéquates du mur, mais il a alors également commis une infraction grave aux limites de vitesse du drapeau rouge. Le dernier départ arrêté en Australie, à deux tours de la fin, a reçu de vives critiques, mais s’il avait opté pour le départ lancé, des critiques contraires seraient venues, critiquant peut-être une approche trop conservatrice. Les coureurs ont eu l’occasion de tout jouer en deux tours et quelques mètres ont suffi pour enregistrer trois contacts (Sainz-Alonso, Gasly-Ocon, Sargeant-De Vries). Un représentant de la catégorie – celle des pilotes – face à la décision de partir arrêté a déclaré : « Oui, le chaos est la faute des coureurs, mais il ne faut pas les placer dans ces conditions où il est normal de tout jouer car deux tours sont la seule chance ». L’affirmation de Verstappen est précisément dans cette perspective « Nous en parlerons à Bakou» doit être compris à 360° aussi parce que les protagonistes de la F1 sont un exemple pour les pilotes impliqués dans les petites formules. Sans sanctions exemplaires à commencer par le respect des drapeaux jaunes, espérer que la gestion d’un moment délicat d’une course puisse être confiée au bon sens et au sens des responsabilités de ceux qui sont enclins à exploiter toutes les limites pour obtenir un avantage (les coureurs) être compliqué au point de rendre préférable un drapeau rouge pour minimiser sinon éviter complètement le risque d’encourir des épisodes potentiellement dangereux pour la santé de tous les participants du week-end de course.