La Raffinerie Rosneft à Schwedt, près de Berlin, aura un nouvel administrateur. Il s’agit de l’agence fédérale allemande qui gère les réseaux énergétiques : le chancelier Olaf Scholz a donné son feu vert à prendre le contrôle de l’usine du géant pétrolier russe. Le brut russe du pipeline Druzhba est traité à l’usine.
« La décision a été prise d’assurer l’approvisionnement en énergie et les 1 200 travailleurs de l’usine. Le plan du gouvernement allemand comprend un milliard d’euros d’investissements dans l’est de l’Allemagne, dont plus de 800 millions sont réservés à Schwedt. La décision du gouvernement allemand confirme l’objectif de éliminer complètement les importations de pétrole de Russie d’ici la fin de l’année, conformément à l’objectif de l’embargo imposé par l’Union européenne à partir de décembre. En théorie, formellement, l’Allemagne aurait pu éviter cette décision car le sixième paquet de sanctions prévoit un arrêt du pétrole par bateau (qui représente 90 % des importations européennes depuis la Russie), mais accorde une exemption temporaire pour le pétrole brut transporté via oléoduc (comme dans le cas de la raffinerie de Schwedt). Mais Berlin s’est également engagé à fermer les pipelines», lit le journal.
L’affaire Rosneft en Allemagne a plusieurs points communs avec la situation de Lukoil en Italie. Cette dernière société, également russe, possède (via la filiale Isab) la raffinerie de Priolo Gargallo en Sicile. Ici, il y a une capacité de raffinage encore supérieure à celle de Schwedt, et 3 000 personnes travaillent en interne (directement et pour les industries liées).
Ici, un grand paradoxe apparaît : bien que Lukoil n’était pas une entité sanctionnée, l’ISAB a vu ses lignes de crédit coupées par les banques, et a donc continué à opérer uniquement avec du pétrole russe. Avant, il n’en utilisait qu’un tiers, après la guerre 100 %. Par conséquent, les importations de pétrole brut du territoire contrôlé par Vladimir Poutine ont augmenté de 143 %, devenant ainsi le premier fournisseur en Italie.. Conformément à ce qui se passe en Chine, en Inde et en Turquie. Des décisions pour le moins bizarres, mais qui pourraient provoquer de nouveaux bouleversements lors de l’entrée en vigueur de l’embargo européen en décembre. Le dernier navire avec du pétrole russe arrivera en novembre, et par la suite il devra nécessairement changer de direction. Le temps presse et il faudra trouver un acheteur non russe capable de suivre les travaux actuels.