En décembre prochain, la Commission européenne, sous la direction d’Ursula von der Leyen, présentera les détails de la nouvelle législation Euro 7 sur les émissions des véhicules qui circulera au sein de l’Union. Un groupe d’experts travaille depuis des semaines, au sein du comité Clove, pour déterminer de combien la sévérité sera plus importante par rapport au dernier protocole Euro 6. Même sans officialisation, cependant, il y a des tensions entre les constructeurs et les décideurs continentaux. : les premiers pensent que l’Euro 7 va tuer les moteurs thermiques, les seconds pensent que tout ira pour le mieux.
Les nouvelles normes couvriront 100 millions de voitures essence et diesel qui seront vendues dans l’Union européenne à partir de 2025, date d’entrée en vigueur du système. La commission Clove a proposé des réductions drastiques par rapport aux normes Euro 6 sur les émissions nocives pour la santé : le monoxyde d’azote devrait baisser au quart du niveau actuel, les émissions de particules diminueraient de plus de 80 %. Selon la Commission européenne, la norme Euro 7 « il ne vise pas à mettre un terme au moteur à combustion interne« , Et l’adoption de nouvelles technologies ne sera pas chère du tout : »entre 100 et 500 euros suffiraient à rajouter au coût de la voiture, moins que le choix d’une option comme la peinture à 700 euros« .
L’ACEA, l’association qui regroupe les industriels ayant des sites de production en Europe, est au contraire sur le pied de guerre. A priori on considère que les coûts de l’Euro 7 seront trop élevés, du fait de l’investissement initial et du prix réel des véhicules. Pour éviter de perdre des dividendes, selon l’association Transports & Environnement L’ACEA ferait du lobbying à Bruxelles avec des investissements spécifiquement conçus pour réduire les déclarations d’émissions. « Stellantis, Ferrari, Cnh, Bmw, Daimler, Honda, Toyota, Hyundai, Renault, Ford, Daf, Jaguar, Land Rover, Volvo, Volkswagen. Rien qu’en 2020, ces entreprises ont dépensé 9 millions d’euros en lobbying à Bruxelles, et une partie de cette somme a été investie précisément pour édulcorer les nouvelles règles sur les émissions. L’étude accuse également Acea de propager des mensonges. Les allégations de l’industrie automobile sont absolument infondées et conçues pour dresser le public contre le nouveau règlement sur les émissions. Ce sujet s’adresse spécifiquement aux gouvernements de l’UE avec de grandes industries automobiles comme l’Allemagne et la France, pour obtenir un soutien et créer la crainte d’une baisse des emplois et de la production.», écrit Il Fatto Quotidiano, rapportant les propos du document T&E.
Selon Carlo Tritto, directeur de T&E Italia, « en adoptant une norme Euro 7 ambitieuse en Europe, le gouvernement italien pourrait montrer qu’il veut s’attaquer sérieusement au très grave problème de la mauvaise qualité de l’air, qui provoque chaque année plus de 65 000 décès prématurés dans le pays et pour lequel Rome a reçu trois infractions« . Pour beaucoup, l’approche de la nouvelle mobilité doit se faire progressivement ; par exemple le Carnet de l’Alliance pour l’économie circulaire, coordonné par Agici Finanza d’Impresa, société d’études et de conseil, espère en « un paquet de solutions pour tous les secteurs qui souligne l’importance des mesures comportementales, mais aussi le rôle crucial des décideurs politiques qui, restant avec les transports, doivent préparer des outils de planification et d’investissement direct dans les infrastructures de mobilité, ainsi qu’intervenir sur la simplification réglementaire ».
Dans le « Notebook », certaines données intéressantes sont mises en évidence. Dans les transports, les émissions de gaz à effet de serre n’ont cessé d’augmenter et représentent aujourd’hui 25 % du total en Europe et en Italie. La décarbonation ne peut avoir lieu qu’en encourageant des voies plus respectueuses du climat qui incluent la mobilité douce (infrastructures cyclables et piétonnes), les transports collectifs (transports publics locaux et service ferroviaire) et la mobilité partagée (principalement, vélos, voitures et scooters en libre-service), l’intermodalité et l’électrification des voitures particulières et des moyens de transport, tandis que les mesures comportementales peuvent viser à diminuer la demande de mobilité individuelle, réduisant ainsi les déplacements domicile-travail et les déplacements professionnels. Le mélange de technologies plus efficaces, d’électrification et de carburants synthétiques sur une base renouvelable peut réduire les émissions des transports de 53 %« . Ces propos, rapportés par Il Sole 24 Ore, espèrent donc une amélioration de la technologie : et la norme Euro 7 devrait suivre cette exigence.