La première victoire
Il y a des moments individuels qui conservent le don de rester indélébiles dans la mémoire de la Formule 1, encore plus pour les fans d’une nation spécifique. Parmi ceux-ci, il y a certainement celui de Grand Prix d’Autriche 1982par un après-midi étouffant de la mi-août il y a près de quarante et un ans : le jour où de nombreuses familles italiennes profitaient de vacances bien méritées, sur le circuit deAnneau d’Autriche un élégant pilote romain avec un casque de Guerres des étoiles il a remporté le première victoire en carrière avec une finition palpitante, littéralement une photo-finish. Nous parlons de la fin Elio De Angeliscelui qui a rendu le sport tricolore immensément heureux ce jour-là au terme d’une course riche en émotions.
37 ans sans Elio
Un succès moite, incertain jusqu’au dernier mètre de la célèbre piste autrichienne, mais qui est tout de même entouré d’un sentiment de douceur mêlé de mélancolie, surtout quand le calendrier marque la date de 15 mai. Posséder il y a 37 ans, en 1986, un terrible accident lors d’une séance d’essais au Castellet met malheureusement fin à la vie d’un des pilotes les plus nobles de l’histoire de la F1. Près de quatre décennies après cet épisode tragique, il était juste de se remémorer le moment le plus beau et le plus émouvant de toute la carrière de Pianiste.
Une victoire inattendue
Après des débuts évanouis en F1 en 1979, l’aventure de De Angelis dans l’élite débute en 1980, année où le pilote romain signe chez Lotus suite à l’intérêt de Colin Chapman. Une aventure, celle avec l’équipe britannique, qui dura sans interruption jusqu’en 1985, et qui culmina lors du Grand Prix d’Autriche 1982, prévu à la mi-août de cette année extrêmement complexe. Dans un environnement encore sous le choc des décès de Gilles Villeneuve et Riccardo Paletti, ainsi que du très grave accident de Didier Pironi lors des essais de la manche précédente en Allemagne, Ferrari a remplacé le malheureux pilote français par son compatriote Patrick Tambay. Alors que ce dernier faisait ainsi ses débuts avec le Cheval cabré à l’Österreichring, les qualifications ont vu la pole position de Nelson Piquetavec le Brésilien qui a donné la pole le premier départ pour une voiture motorisée BMW. Dans tout cela, De Angelis n’a placé sa Lotus 91 qu’à la 7ème place sur la grille, loin des chronos signés par Brabham.
Retraites répétées
Et pourtant, sous le soleil brûlant de ce dimanche inoubliable, il était un autre Italien comme Richard Patrèse pour assumer dans un premier temps le rôle de leader, bondissant en tête de la course après avoir dépassé son coéquipier Piquet et Alain Prost, alors en force chez Renault. Grâce à l’abandon de Tambay en début de course, De Angelis se retrouve 5e devant le Finlandais Keke Rosberg, mais derrière un petit train composé de deux Brabham et quelques Renault. L’histoire de ce GP d’Autriche a radicalement changé à partir du 16ème tour : le premier à hisser le drapeau blanc est René Arnoux, au volant d’une Renault, suivi de Patrese (protagoniste d’une sortie de piste où il risquait sérieusement d’écraser un photographe en dehors du virage Texaco), Piquet et Prost. Une série de KO qui, à seulement quatre tours du drapeau à damier, a permis au pilote Lotus de bondir en tête du classement, talonné de près par le même Rosberg qui, en fin de saison, sera alors sacré champion du monde pour la première et unique fois de sa carrière.
L’arrivée à la photo-finish
Bénéficiant d’un avantage global confortable sur la Williams du père de Nico, rien ni personne ne semblait empêcher De Angelis de pouvoir enfin réaliser le rêve qu’il avait poursuivi toute sa vie, malgré son très jeune âge. Et à la place, juste dans les dernières mesures, c’était un problème pour changer mettre des bâtons dans les roues du pilote romain, grâce à une légèreté engagée dans le changement de vitesse. L’erreur de Pianiste il offrait ainsi une passe décisive sensationnelle au Finlandais, qui réduisait drastiquement son écart avec la Lotus jusqu’à la rattraper sur la ligne d’arrivée. Le sprint final a tenu le public en haleine, presque comme dans une finale olympique du 100 m. De Angelis résiste, essayant de garder derrière lui une voiture devenue de plus en plus encombrante dans les rétroviseurs, mais le 15 août 1982 il sourit heureusement au Gentleman de Formule 1, qui obtient alors son premier succès en carrière en solo 5 centimes plus de la deuxième place. Le succès du pilote romain donne aussi la 72e victoire à Lotus, la dernière avec son fondateur Colin Chapman toujours en vie.