Défi entre champions
Le Grand Prix de Bahreïn, qui inaugurera le championnat 2023 dans une semaine, offrira une pépite plutôt intéressante aux fans de Formule 1, ce qui témoigne à quel point le niveau des pilotes présents dans le Circus est probablement l’un des plus élevés de tous les temps. En effet, prenant pour acquis le forfait sur blessure de Lance Stroll, qui sera remplacé par le jeune Brésilien Felipe Drugovich, la grille de départ de Sakhir accueillera cinq des six derniers champions de F2. Un quart des partants ont donc gagné leur place au soleil – quoique temporaire dans le cas du talent local Aston Martin – centré sur le succès dans le championnat qui plus que tout autre a précisément pour fonction de « détourner » les jeunes talents sur le chemin vers la catégorie reine du sport automobile. Et cela en ne regardant que la F2, sans compter quand le championnat s’appelait GP2 et a été remporté, entre autres, également par Lewis Hamilton.
F2, forge de talents
Charles Leclerc et George Russell, vainqueurs du titre en 2017 et 2018, sont désormais deux piliers de la F1 et se retrouvent en compétition pour deux des équipes les plus fortes et les plus performantes de l’histoire du sport automobile : Ferrari et Mercedes. Pour tous les autres, en revanche, ce sera une première absolue ou presque. Nyck De Vries, champion de F2 en 2019, est celui qui a dû affronter la route la plus tortueuse. Rejeté dans un premier temps par la F1, le Néerlandais a dû se frayer un chemin à travers la Formule E, dont il est devenu champion du monde en 2021. L’an dernier à Monza, le forfait d’Alex Albon lui a donné une chance inespérée et il a su l’exploiter au mieux. . Le GP de Bahreïn sera alors la première course absolue dans le cirque également pour Oscar Piastri, dirigeant de la saison 2021 qui est resté sur le «banc» l’année dernière, devenant cependant le protagoniste d’un différend de marché très difficile entre McLaren – qui a ensuite assuré son services – et l’Alpine.
Exception Schumacher
Dans cette analyse, on ne peut manquer de remarquer que la seule exception à cette kyrielle de champions qui s’affronteront sur la piste de Sakhir est représentée par Mick Schumacher. L’Allemand, vainqueur l’année de la pandémie, a couru au Cirque sur le biennal 2021-2022 avant d’être démonté sans ménagement par Haas, qui lui a préféré le vétéran Nico Hulkenberg. Le fils de l’art a donc dû se contenter du rôle de troisième pilote chez Mercedes, dans l’espoir de retrouver une place de titulaire l’an prochain. La saison titre de Schumacher en Formule 2 avait déjà été à l’époque la moins convaincante par rapport à celles qui l’ont précédé et suivi. Le pilote Prema de l’époque est devenu champion avec seulement deux victoires et récoltant « seulement » 37,8% des points disponibles. Tous les autres pilotes cités, en revanche, ont toujours fluctué autour de 50%, avec le pic absolu de 53,4% atteint par Leclerc en 2017. En général, cependant, ces gars-là sont la réponse la plus claire à ceux qui soutiennent que Formula 1 ne peut être atteint que grâce à l’argent et quel que soit le mérite sportif.