La reine du Kemmel est la 499P. A Spa Ferrari est passé en qualifications à près de 319 km/h sur la plus longue ligne droite des Ardennes, suivi à 316 km/h par le duo Cadillac-Toyota et à 315 km/h par Peugeot et Porsche. Les commentaires après les 6 Heures de Belgique mettaient en avant les qualités de vitesse de la moto rouge, systématiquement la plus rapide dans les premier et troisième secteurs, la plus rapide en piste. Cependant, l’équipe de Maranello a disputé le marathon de Spa avec les rapports de boîte de vitesses en configuration Le Mans, la seule à le faire, faussant légèrement les lectures de vitesse.. Et pourtant, justement la décision d’avancer l’utilisation des vitesses pour les 24 Heures françaises suscite de nouvelles curiosités sur les caractéristiques de la 499P.
Le choix
Les images embarquées avec les graphiques de télémétrie diffusés par le WEC permettent de comparer les rapports de vitesse entre les différentes voitures et les différentes courses, même si elles obligent à réfléchir tête et épaules sans pouvoir entrer dans les détails compte tenu de la faible précision. des données. Le règlement autorise l’homologation de seulement deux jeux de vitesses pour chaque voiture. Lors des manches précédentes à Sebring et Portimao, Ferrari a changé de vitesse à des vitesses similaires aux autres hypercars hybrides, Toyota et Peugeot, mais au Spa Antonello Coletta, l’équipe a décidé de recourir aux rapports de vitesse élevés conçus pour Le Mans. En particulier, la 499P en Belgique a montré un gain de 10 km/h au saut entre la 4ème et la 5ème vitesse par rapport à d’habitude, 15 km/h entre la 6ème et la 7ème et presque 20 km/h de plus pour le dernier changement.
Ferrari a donc prolongé la vitesse maximale pouvant être atteinte au limiteur, améliorant ses lectures de vitesse au bas du Kemmel. Difficile d’établir si l’objectif pour le Cavallino était uniquement de tester en amont les conditions dans lesquelles la voiture devra travailler au Mansy compris les stratégies de livraison hybrides. Si tel était le but, Ferrari aurait même pu courir les 6 heures de Spa pas au mieux de ses capacités. L’augmentation de la vitesse de pointe se fait au détriment de la récupération en sortie de virage, contribuant à accumuler un retard dans le deuxième secteur entraîné et empêchant la 499P d’engager même le septième rapport sur le tronçon de Blanchimont.
Une hypothèse alternative est que pour Ferrari, il s’agissait d’un simple choix de configuration, basé sur un concept de voiture différent de ses rivaux. Le Mans sera le terrain d’essai définitif, mais l’impression est que la 499P est une voiture capable, à travers les réglages, de rester proche de la traînée aérodynamique minimale du règlement. La stratégie d’utilisation de l’hybride ne doit pas non plus être négligée. La caractéristique de couple de l’entraînement électrique est l’un des paramètres qui déterminent les rapports de démultiplication idéaux, en fonction de la se la philosophie du moteur hybride soit à un couple plus élevé et à une vitesse de pointe inférieure ou vice versa. Dans le premier cas, par exemple, lors de l’engagement entre la quatrième et la sixième vitesse, le moteur avant fournirait un couple élevé, soutenant le moteur à combustion arrière et lui permettant d’être utilisé avec des rapports plus longs. Une fois le septième rapport atteint, le moteur électrique prendrait la deuxième place et ce serait au groupe thermique de pousser jusqu’à la vitesse maximale.
Épreuve de pneu
Les rapports pour Le Mans ont aidé la 499P à atteindre des vitesses élevées en ligne droite à Spa, mais en même temps, elles ont peut-être montré des qualités intéressantes. Jugement reporté au Mans, où tout le monde courra dans une configuration similaire et les comparaisons seront plus véridiques. Pendant ce temps, une autre qualité Ferrari qui a émergé en Belgique était les excellentes performances du Radillon sur piste mouillée. Même dans ce cas, cependant, il est difficile d’établir si ce que nous avons vu découle du bon équilibre aérodynamique de la voiture ou si les différents rapports de vitesse ont assuré un meilleur compromis entre stabilité et accélération en montée.
En termes de performances, Ferrari a réalisé sa meilleure course de la saison à Spa, mais le résultat final ne reflète pas le potentiel de la voiture. Au départ, le mur Ferrari a choisi de partir avec des pneus pluie sur une piste humide, toujours sous la bannière de cette approche prudente qui guide l’équipe d’Antonello Coletta dans ces premiers pas dans la catégorie reine. Ensuite, le 499P a j’ai eu beaucoup de mal à mettre les pneus à température, en faisant plusieurs tours. Le retard ainsi accumulé, combiné au départ en pneus pluie, a fait que les Reds se sont retrouvés doublés et n’ont plus pu profiter d’une Safety Car pour se rapprocher des leaders.
Vers Le Mans
La nouvelle de la réintroduction des couvertures chauffantes pour les 24 Heures du Mans ne peut que profiter à Ferrari, notamment pour les relais de nuit. Il faudra cependant s’atteler à remédier aux difficultés d’échauffement, étant donné qu’à partir de Monza, les couvertures chauffantes seront à nouveau interdites. Alors que dans, le Cavallino prend confiance en vue du Mans, après que la 499P ait montré un rythme de course respectable en Belgique. Le doute subsiste quant à savoir à quel point Toyota, libre de toute pression extérieure, a conservé son véritable potentiel, mais Ferrari continue de croître à un rythme impressionnant. Au Mans, six semaines se seront écoulées depuis les 6 heures de Spa, le temps de se rapprocher encore plus des champions du monde.
Pour se préparer à l’événement de l’année, Ferrari roulera chez lui à Monza avec Porsche et Vanwall. L’objectif, outre la mise au point du kilométrage en ligne droite, sera d’améliorer la compréhension des pneumatiques Michelin, que le 499P a trop vite dégradés à Sebring et avec lesquels il a été excessivement conservateur à Portimao. La dernière petite variable pour Le Mans pourrait être il Équilibre des performances. Ils ne changeront pas les valeurs par rapport à Toyota et Peugeot, mais la réglementation permet des ajustements entre les plateformes Hypercar et LMDh. La 499P était de loin la deuxième force du début de saison, mais le podium de l’édition du centenaire est tout sauf évident.