Le Grand Prix de Monaco 2023 restera dans l’histoire comme l’une des éditions les plus techniquement surréalistes de ses soixante-dix ans d’histoire. La course en Principauté est souvent avare en mises à jour, pourtant cette année toutes les équipes ont apporté des nouveautés plus ou moins évidentes. L’annulation du Grand Prix d’Imola signifiait que les développements d’Imola faisaient leurs débuts à Monaco, comme ce fut le cas avec Ferrari. Jeudi, Frédéric Vasseur a explicitement précisé que le SF-23 ne sera pas renversé avec de gros packages de développement, mais qu’il sera préférable de faire un changement à la fois. Les nouvelles de Monaco appuient ces plans.
Quatrième aile de l’année
Le SF-23 amarré dans la voie des stands monégasque est équipé d’un nouvel aileron arrière, le quatrième de la saison. Il s’agit d’une adaptation aux caractéristiques de charge élevée du circuit monégasque, ce qui montre à quel point Ferrari n’a pas changé son approche depuis la saison dernière de ce point de vue. Le Cavallino s’appuie sur un grand parc d’ailes arrière pour réguler le niveau de charge d’une piste à l’autre, tandis que d’autres adversaires s’appuient davantage sur le fond. La nouvelle aile à forte charge repose sur un seul pylône de support, mais diffère de la version Miami en ce qu’elle a un profil principal droit pour maximiser la surface utilisée pour générer des appuis.
Pas seulement des adaptations
La Rossa tourne aussi à Monaco avec les mises à jour initialement prévues pour Imola, qui selon Vasseur « il aurait été stupide de ne pas monter dans la voiture ». La nouveauté est la prise d’air des freins arrière, Ferrari renonçant à version enfoncée torsadée début d’année. Cependant, le changement n’est pas une adaptation aux exigences de refroidissement élevées du Monte Carlo lent, mais une mise à jour générale pour toute la saison.
Les nouvelles prises ont un impact sur un domaine pourtant délicat mais certes limité, sans pour autant gêner outre mesure la préparation complexe de la garniture pour le Grand-Prix. Pourtant, Vasseur a clairement indiqué que Ferrari introduirait une mise à jour à chaque course d’ici juillet, sans compter sur de gros packages, une philosophie que Mercedes a depuis longtemps adoptée. Question d’approches, mais si d’une part un package corsé peut être étudié comme un projet plus cohérent, d’autre part introduire de petites mises à jour de temps en temps permet d’analyser les conséquences.
A ce stade des études pour la Ferrari, l’impression est que nous voulons diviser le développement également pour isoler les variables uniques et mieux reconstituer le comportement exact de la voiture. Aussi pour cette raison, l’introduction des nouveaux évents à Monaco était importante. Plus encore que pour leur utilité réelle, leur présence permettra alors à Barcelone de se concentrer sur de nouvelles mises à jour, sans bouleverser les plans d’un développement différé également voulu pour faciliter l’analyse de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas.