Vingt et un millièmes. C’est l’écart, si l’on peut dire, qui sépare la pole position de Max Verstappen de la deuxième place de Charles Leclerc. La Scuderia di Maranello a de quoi se réjouir d’être revenue se battre pour les premières places après un Grand Prix de Belgique très douloureux, mais les motifs de réflexion ne manquent pas. La piste de Zandvoort améliore en effet les caractéristiques de la F1-75, tout en empêchant la RB18 de capitaliser sur sa vitesse en ligne droite, mais néanmoins Red Bull était au même niveau que Ferrari dans le tour lancé.
L’écart de performance entre les deux voitures était si faible que le Monégasque n’a eu besoin que d’une tache au virage 10 pour rater la pole position : « Le virage 9 et le virage 10 sont extrêmement perfides dans le vent arrière et sont beaucoup plus affectés que partout ailleurs sur la piste. Donc c’était vraiment difficile avec l’équilibre de ma voiturej’ai un peu galéré au virage 10, j’ai perdu l’arrière et ça m’a coûté un dixième ou quelque chose ». Les propos de Leclerc soulignent donc une Rouge avec un arrière pas exactement stable aux Pays-Bas et avec un équilibre à kilométrage moyen-bas plus marqué par l’avant. D’après ce qu’a dit le numéro 16, la déstabilisation de l’arrière causée par le vent arrière aurait exacerbé les difficultés de contrôle d’une voiture déjà plus concentrée sur l’avant.
« Évidemment, tu vises toujours la pole position et en regardant mon tour, j’ai fait une erreur dans le virage 10 »dit Charles. « En dehors de cela, pour être honnête, je ne m’attendais pas à un écart similaire de Max en Q3, après que Q1 et Q2 aient été beaucoup plus difficiles. À la fin de Q3, cependant, je sentais plutôt bien la voiture et j’étais capable d’attaquer. Pour certaines courses, je n’ai pas été complètement à l’aise avec l’équilibre de la voiture en qualifications. Aujourd’hui pourtant, j’ai senti un pas en avant, donc c’est bien ». Indicatif est la façon dont Leclerc fait allusion à un équilibre sur le tour lancé qui n’est plus optimal de certaines courses à cette partie. La performance en qualifications était l’une des forces de Ferrari en début de saison, à tel point qu’elle a décroché 6 pole positions lors des 8 premières manches, mais n’en a ensuite capté que 2 lors des 7 dernières qualifications, avec la complicité de pénalités pour les substitutions des unités de puissance. . Une situation similaire à celle rencontrée par Sergio Perez en Red Bull ne peut être exclue, c’est-à-dire le comportement de la voiture en évolution avec le développement aérodynamique, rendant plus problématique la recherche de la configuration optimale pour le tour lancé.
Tout aussi intéressantes sont les déclarations de Leclerc sur une amélioration de l’équilibre des Rouges lors de la qualification elle-même, des mots qui sont expliqués comme l’ont publié Mario Isola à FormulePassion.it : « La piste était assez étrange. Nous avons eu beaucoup d’évolution de la piste dans FP1moins en FP2, tandis que les qualifications en Q1 étaient énormes. Je ne sais pas si le vent a une influence sur l’évolution de la piste, dont la proximité de la mer, on le sait, est un facteur ici à Zandvoort. Dans ce cas, si vous avez un vent arrière cela a tendance à déstabiliser la voiture, surtout à l’arrière ». En plus de l’influence du vent arrière susmentionnée, les déclarations d’Isola font état d’une piste en amélioration en Q1, avec une augmentation de l’adhérence qui a contribué à déplacer légèrement l’équilibre vers l’arrière, rencontrant ainsi un rouge plus concentré sur l’avant. Déjà lors des essais libres du vendredi, en observant les séances en piste, il était évident que les monoplaces de Maranello avaient tendance à tomber en panne dans le changement de direction entre le virage 2 et le virage 3, renforçant l’image d’un choix de set-up à Ferrari plus marquée à l’avant. L’équipe Cavallino est en tout cas aux prises avec un travail d’analyse pour comprendre l’origine d’un équilibre qui n’est plus optimal sur le tour lancé, du moins selon les préférences de Leclerc, et pourquoi le F1-75 de Zandvoort, tout en en profitant, s’est montré si sensible à l’évolution de la piste en moins de soixante minutes.