Passer au crible les lignes du nouveau code sportif international pour la saison 2023, dont les compléments ont été récemment publiés par la FIA, on peut voir un nouvel article qui semble destiné à déclencher un vif débat au sein de toute la communauté du sport automobile et en particulier en Formule 1, où ces dernières années, plusieurs pilotes ont promu des messages qui dépassent le domaine étroit du sport et englobent ceux de la politique, des droits de l’homme et de l’environnement. Ce qui pourrait devenir la pomme de discorde en vue de la nouvelle année est article 12.2.1.n.
Ce point se lit, de manière claire et non interprétable, ce qui implique une violation des règles « la diffusion et l’affichage de déclarations ou de commentaires politiques, religieux ou personnels – notamment en violation du principe général de neutralité promu par la FIA en vertu de ses Statuts – sauf accord écrit préalable de la FIA pour les compétitions internationales, ou de l’ASN compétente pour les compétitions nationales relevant de leur juridiction“. En pratique, il est interdit aux pilotes, écuries et représentants des écuries d’exprimer toute réflexion sur des sujets extérieurs au sport automobile sans avoir préalablement reçu une approbation formelle.
La contamination entre sport, politique et actualité il a toujours été un sujet de discussion et un sujet de conflit, dans n’importe quelle période historique et plus encore dans l’actuelle. Les polémiques liées à la Coupe du monde organisée au Qatar sont très récentes, au cours desquelles la FIFA a empêché les joueurs de porter des bandes arc-en-ciel en soutien aux droits LGBTQ+, systématiquement niés dans ce pays. Aujourd’hui, la fédération internationale de l’automobile se situe sensiblement à un niveau similaire.
Il sera très intéressant de voir la réaction à cette directive de la part de pilotes particulièrement actifs sur ces sujets, comme le septuple champion du monde Lewis Hamilton ou Sebastian Vettel, aujourd’hui retraité de la F1 mais toujours extrêmement attentif à utiliser sa visibilité sportive pour faire passer des messages de paix, de protection de l’environnement et d’intégration. L’article suivant, 12.2.1.o, interdit également enfreindre les cérémonies officielles de la FIA de quelque manière que ce soit. Le cas implicite que nous voulons éviter dans cette affaire semble être celui vu au Mugello en 2020, lorsque Lewis Hamilton portait sur le podium – par-dessus sa combinaison de course – un maillot portant l’inscription « arrêter les flics qui ont assassiné Breonna Taylor», en référence à la jeune afro-américaine tuée à Louisville lors d’une fusillade policière.