L’Italie s’est réveillée avec l’annonce de la Gigafactory di Stellantis qui devra être construite à Termoli. Mais actuellement dans notre pays il n’y a pas d’assemblage de batteries, alors qu’ailleurs c’est déjà bien avancé au sein de l’Union européenne et du continent. La lutte pour la primauté dans la production de composants pour la voiture électrique est en cours : En Pologne, Allemagne, République tchèque, Hongrie, Suède il y a des giga-usines actives ou en construction; la construction est en voie d’achèvement au Royaume-Uni, en France et en Norvège, avec un financement déjà approuvé. L’Italie et l’Espagne sont candidates pour entrer sur le marché sous peu. Mais d’autres pays ne sont pas exclus : notamment la Belgique et la Croatie (où il existe des usines de production automobile « standard » ou des constructeurs intéressés).
Il faudra augmenter la production: actuellement, les batteries au lithium montées en Europe n’atteignent que 5,4 % de la production mondiale, selon les données de la Commission européenne. A titre de comparaison, la Chine est à 72,5%. Pour 2030, l’objectif est d’approcher les 20 %. La création de pôles de production européens serait également souhaitable, afin d’alimenter la concurrence avec l’Asie ; cependant pour l’instant les gigafactories européennes seront liées aux suspects habituels (par exemple LG Chem et Catl).
Selon Il Fatto Quotidiano, « la volonté européenne d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre accélère la course à la construction de dizaines de giga-usines de batteries lithium-ion. Les analystes prédisent que l’Europe de l’Ouest sera la zone de la planète avec la croissance la plus rapide des ventes de véhicules électriques, attendue à 72% du total en 2030 contre 40% aux États-Unis, 43% en Chine et 20% au Japon. En 2040, seule l’Ev sera vendue en Europe, 75 % du total aux États-Unis, 68 % en Chine et 80 % au Japon. Bien que les voitures essence/diesel ne soient plus vendues dans l’UE à partir de 2035, la transition complète du parc automobile prendra du temps : cette année-là, environ 56 % des voitures en circulation dans l’UE auront encore un moteur à combustion interne, à 31 % en 2040. Les investissements pour réaliser cette transition sont gigantesques. En décembre, la Commission a estimé que, pour répondre à la seule demande européenne de batteries, environ 70 milliards devront être investis dans leur production au cours des deux prochaines années.. 80-120 milliards supplémentaires seront dépensés d’ici 2040 dans l’UE pour créer le réseau de points de recharge« .
Les batteries représentent aujourd’hui 30 % ou plus de la valeur d’un véhicule. Mais le marché qui les entoure pourrait avoir des répercussions sur tous les points des chaînes d’approvisionnement industrielles des pays du Vieux Continent. Il faudra investir et planifier soigneusement pour ne pas céder le monopole de l’automobile à la Chine, véritable puissance minière.