Il y a des choses que nous ne voulons jamais entendre dans un GP de F1. Et à Abu Dhabi, l’un d’entre eux est survenu au 18e tour, lorsque l’Aston Martin de Stroll a eu un problème de freins. Depuis les fosses, ils ont crié dans son casque « s’arrêter sur la bonne voie ». Pas bon pour une équipe. D’abord parce que Stroll suivant les ordres aurait pu être un danger pour les autres. Deuxièmement, il n’est pas sportif d’obliger les juges de course à laisser une voiture de sécurité entrer en piste de cette manière.
En tout cas, Stroll joue le gentleman, faisant semblant de ne pas entendre : son esprit chevaleresque de conducteur le pousse à se garer hors de la piste, dans un endroit sûr, impossible à atteindre pour une autre voiture. Mais – sensationnellement – la direction de course ordonne toujours à la voiture de sécurité d’entrer en piste: La monoplace de Stroll ne présentait aucun danger pour les autres, il était déjà hors de la voie d’évacuation. À ce stade, quelqu’un devrait nous expliquer pourquoi la voiture de sécurité n’a pas été libérée à Monza avec le tracteur sur la piste et presque oui, les mystères de la F1. L’explication officielle est que « la voiture de Stroll a alors empêché la sortie des véhicules d’urgence », mais le doute demeure.
En tout cas, le honteux « stop on track » c’était une suggestion (ou une commande, vous décidez) aussi stupide : l’arrivée de la voiture de sécurité aurait favorisé les pilotes de tête, le retour du frénétique Verstappen et donc compromis la course d’Alonso alors deuxième. Et en effet, c’était le cas : quelques tours plus tard, le 25 pour le record, Verstappen a dépouillé l’Aston Martin d’Alonso de la peinture dans la ligne droite. Et le bon Fernando se retrouve à ce moment-là derrière deux autres furies : les Mercedes de Russel et Hamilton.
Compte tenu de la suggestion honteuse à la radio, un autre soupçon surgit alors : que la position d’Alonso sur la grille, à la limite du règlement, avec les pneus à un cheveu au-delà du décrochage dessiné au sol, était conçu à table. On ne le saura jamais mais dans tous les cas (ruse ou erreur) cela a entraîné une pénalité de 5 secondes pour le pauvre Alonso, communiquée au pilote au deuxième tour, alors qu’il était en tête et avait une seconde d’avance sur Perez épuisé au début. Bref, encore un boomerang pour Aston Martin qui fait tout pour gâcher son moment de bonheur que lui ont offert un Alonso extraordinaire et une voiture très rapide.