Elles sont présentes sur 100 marchés mondiaux, emploient 90 000 personnes, gèrent 19 usines de production dans 12 pays, vendent 1,693 million de voitures très chères et génèrent donc des revenus d’environ 50 milliards d’euros par an. Parlons d’Audi qui lance aujourd’hui le très ambitieux projet « MaterialLoop » qui dit déjà tout du nom : il s’agit d’un projet pilote futuriste pour arriver au cycle fermé des voitures en fin de vie. C’est-à-dire produire de nouvelles voitures en utilisant le matériel provenant des anciennes. Une sorte de réincarnation de voitures qui vont mourir… Bien sûr, un tel projet ne peut se faire seul : voici donc un chœur de 15 entreprises partenaires des secteurs de la recherche, du recyclage et de la fourniture de composants, réunies autour d’un table de la Maison aux quatre anneaux qui tente ainsi la révolution. Oui, car jusqu’à présent seule une petite partie des matériaux utilisés dans la production des voitures provenait de véhicules en fin de vie. « L’acier, par exemple, après le processus de recyclage des voitures abandonnées – expliquent-ils à Inglostadt – était destiné au secteur du bâtiment. Audi entend changer radicalement cette coutume en restituant à la production automobile les matières premières qui peuvent être récupérées des voitures retirées de la circulation sans tomber dans le downcycling, ni la perte de qualité des matériaux associée à la phase de recyclage ».
Tout va bien, mais où en sommes-nous ? « En octobre 2022 – disent encore les techniciens – dans le cadre du projet pilote MaterialLoop, une centaine de véhicules ont été démontés, dont quelques prototypes. Grâce au démontage ciblé des composants, il a été possible d’obtenir des matériaux secondaires de haute qualité, en particulier des plastiques, à envoyer au recyclage. Après démontage, les carrosseries des voitures ont été broyées et différenciées par type de matériaux, tels que l’acier, l’aluminium et les produits synthétiques ». Et revenons à la révolution : faire des voitures avec des voitures. C’est aussi pour cette raison qu’un aspect fondamental du projet MaterialLoop vise à améliorer la recyclabilité des véhicules de nouvelle génération. Enfin, le cycle fermé de l’aluminium n’est pas moins pertinent : les déchets issus de la transformation retournent au fournisseur qui les retravaille. ensuiteAudi utilise la tôle ainsi produite. Un procédé démarré en 2017 et désormais opérationnel dans les usines des quatre anneaux d’Ingolstadt, Neckarsulm et Győr, ainsi que sur le site du groupe Volkswagen à Bratislava, capable de garantir des économies d’énergie marquées par rapport à l’utilisation d’aluminium primaire. Bref, dans quelques années nous conduirons des Audi qui dans une vie antérieure étaient… simplement d’autres Audi…