Il y a exactement 46 ans, le 20 septembre 1975, dans la capitale colombienne de Bogotà naissait celui qui à l’avenir laisserait sa marque non seulement en Formule 1, mais aussi dans de nombreuses autres catégories automobiles à travers le monde : Juan Pablo Montoya. D’une certaine manière, sa carrière de 20 ans l’a élevé au rôle de « Héros de deux mondes », ayant gagné pratiquement partout aux États-Unis et en Europe, se distinguant dans les catégories roues couvertes et découvertes.
Un palmarès personnel très riche, rendu possible non seulement par son grand talent, mais aussi par des traits distinctifs comme ceux d’agressivité et de courage souvent mis en place sur la piste, parfois même révélés des défauts ; deux caractéristiques qui lui ont permis de réaliser des duels et des dépassements extraordinaires même en Formule 1, où il a cependant raté le grand rendez-vous avec le titre mondial, malgré 7 victoires au total au volant d’équipes de premier plan telles que le Williams et McLaren du début des années 2000.
Grâce à ces qualités, mises en valeur tout au long de sa carrière encore active aujourd’hui, le Colombien a réussi à prendre le dessus sur Michael Schumacher dans la période dorée de son séjour chez Ferrari, avec lequel il instaure une rivalité enfermée dans des duels roue contre roue devenus légendaires comme ceux d’Interlagos en 2001 (avec Montoya, qui a récemment fait ses débuts en F1), de Monza en 2003 et d’Imola l’année suivante.
Quelques jours après le dernier GP d’Italie, cependant, il est bon de se rappeler comment le nom de Montoya est historiquement lié à la piste de Monza non seulement pour le duel précité avec l’Allemand en 2003, mais aussi et surtout pour ce que le Colombien (le seul représentant de sa nation à avoir réussi à gagner en F1) a achevé à l’occasion de l’édition de 2004.
Le 9 septembre de la même année, pendant essais gratuits de la quinzième manche du championnat du monde, Montoya a pris la piste avec sa Williams déjà avec la conscience de passer chez McLaren la saison suivante (avec laquelle il a ensuite clôturé l’expérience en F1 en 2006). Pourtant, dans un Temple de la vitesse qui ne pouvait qu’améliorer ses qualités de pilotage, le champion CART 1999 a écrit un morceau d’histoire dans un après-midi anonyme en Brianza. Pour tenter d’améliorer son temps en vue des qualifications du lendemain, le Sud-Américain a franchi la ligne d’arrivée en arrêtant le chrono sur le1:19.525, le faisant sous le regard incrédule de Sir Frank Williams.
En fait, à cette époque, Montoya a non seulement signé le nouveau palmarès de Monza, mais aussi et surtout signé le tour le plus rapide de toute l’histoire de la Formule 1. Le pilote Williams a en effet marqué un moyenne au tour de 262 220 km/h, battant le précédent record établi par Keke Rosberg en 1985, lorsque le Finlandais enregistrait une moyenne de 259,005 km/h à Silverstone, toujours au volant de la voiture Grove.
Bien qu’il ait terminé 5e de la course, le record de Montoya restera invaincu pendant 14 ans, devant un autre pilote qui est entré en F1 avec lui dans ces années-là, Kimi raikkonen, parvient à faire encore mieux en 2018, toujours à Monza. En tout cas, le Colombien peut se consoler en signant un nouveau record du monde de vitesse, obtenu cette fois dans une voiture de série. Il y a quatre ans, en 2017, Montoya parvenait à atteindre les 400 km/h au volant d’une Bugatti Chiron en seulement 42 secondes. Un résultat qui souligne un style et une approche restés intacts depuis toutes ces années. Salutations, Juan Pablo!