Je n’ai toujours pas le pouvoir de comprimer le temps, mais c’est comme si du 20 novembre dernier, date à laquelle s’est terminé le championnat du monde à Abu Dhabi, à aujourd’hui, soit trois mois et un peu plus, il ne s’était écoulé que quelques heures. Même voiture qui domine, même pilote sur la plus haute marche du podium, même Ferrari en difficulté, même Mercedes en difficulté. Mais heureusement, il y avait Fernando Alonso, qui avec quelques exploits et l’enthousiasme d’un jeune de vingt ans, a réussi à me sauver de l’ennui et d’un excès de caféine. Quel esprit, quelle habileté, quel brio. Il a vraiment arrêté le temps et avec sa charge de sympathie il parvient à remettre en cause toute la catégorie des pilotes liée aux clichés, aux attitudes répétitives, à un rôle de faux acteurs sur les circuits.
La Formule 1 devrait le remercier pour sa présence et pour l’humanité qu’il parvient à transmettre à une discipline affligée, avouons-le, comme des personnages ennuyeux. Et grâce à Alonso, je pense que le grand public a ensuite découvert la glorieuse Aston Martin qui existe sur la scène et qui en est également le protagoniste. D’accord, la voiture est bien née, mais sans l’habileté et l’intelligence de course de Fernando, elle n’aurait jamais vu le podium. Ce qui caractérisait Bahreïn comme le grand prix de la sieste, excluant évidemment Alonso, était avant tout le vainqueur.
Et c’est le paradoxe. Max Verstappen, qui dominait presque sans se rendre compte des adversaires qui naviguaient derrière lui avec des écarts abyssaux. Red Bull est apparu si fort et irrésistible. Leclerc a essayé d’ennuyer Max, mais il n’a pas réussi et même la tactique consistant à conserver un jeu de pneus neufs pour la course de samedi n’était pas pertinente.. En effet, s’il avait utilisé les pneus Pirelli Soft pour se déchaîner avec un autre de ses tours palpitants, Leclerc aurait pu partir de la première ligne et cela aurait été mieux, car connaissant sa nature, il nous aurait donné le frisson de quelques coins en tête. Au lieu de cela, il est immédiatement apparu condamné, malgré l’excellent départ et l’obstination avec laquelle il s’est battu plus contre sa propre voiture que contre celles de ses rivaux. Puis une panne dans la partie hybride ou dans quelque chose qui appartient à la gestion électrique lui a enlevé une chance de podium et c’est bien dommage car son engagement a été très remarquable. Déjà, mais il y avait aussi un autre pilote qui conduisait la Ferrari, Carlos Sainz, que j’ai à peine vu et que je ne veux en aucun cas revoir si soumis, si en difficultécar il a plus souffert que Leclerc de la dégradation des pneus et de la perte d’adhérence à l’arrière de la voiture, une condition qui détonne avec son style de conduite et moins avec celui de Leclerc.
Bref une mauvaise Ferrari qui n’a pas su trouver le bon équilibre pour la voiture et qui a été la seule équipe parmi les grosses à subir une panne mécanique. Ça ne pouvait pas être pire que ça. La petite consolation vient plutôt du fait que le SF23 en ligne droite était au moins le plus rapide de tous et, heureusement, rien ne semble s’être cassé dans le moteur à combustion interne, ce qui aurait pris des mois à réparer. Et peu après l’attente spasmodique des Ferraristi tout au long de l’hiver et aussi à la veille, mais le championnat du monde est long. Il y a un an, Red Bull avait mis KO deux fois lors des trois premières courses et contrôlait pourtant la situation. Bon, il y a l’espoir que Ferrari l’imitera sinon pour tenir la domination incontestée de Verstappen d’ici à la fin ça ne me suffira pas, je le dis tout de suite, à me tenir éveillé du café d’une entreprise de torréfaction .