Depuis 2019 une sorte de ‘Destination finale’ cela affecte tous ceux qui pilotent la Honda MotoGP, un fil rouge de mauvais résultats, de blessures et de découragement qui récure littéralement la base de pilotes à la disposition de la maison Ala Dorata.
Autrefois une destination de rêve pour tous les centaures de la classe reine, le RC213V s’est transformé depuis un certain temps en un cauchemar réel et dangereux pour quiconque tente de l’apprivoiser. Incontournable et dangereux, il désarçonne inexorablement ceux qui tentent de le pousser à l’extrême.
Après avoir mené Yamaha et Ducati à la victoire en 2019 Jorge Lorenzo a relevé le défi de faire de Honda une moto plus universelle en choisissant la selle de l’équipe HRC aux côtés de Marc Marquez. C’est un choix raté, fait de résultats insatisfaisants (11e place comme plus haut sommet), de blessures graves (fracture de la sixième vertèbre dorsale à Assen), qui a conseillé à l’Espagnol de raccrocher son casque.
En 2020 c’est au tour des invincibles Marc Marquezqui au fil des ans semblait être en caoutchouc à chaque chute: à Jerez, il a subi la célèbre fracture de l’humérus qui a marqué négativement les quatre dernières années de sa carrière, les transformant en une épreuve.
Publicité Alex Marquez alors Honda ne réservait aucun traitement particulier. Arrivé après un titre mondial en Moto3 et un en Moto2, il n’a été accueilli au HRC que pour une saison, avant d’être relégué en LCR pendant deux ans. Deux podiums en trois ans, un pilote moralement détruit par manque de confiance – Honda n’a jamais détourné les mises à jour dans l’équipe de Cecchinello – il a rejoint Ducati Gresini pour tenter de reconstruire sa carrière.
Puis ce fut au tour de Pol Espargarò monter sur la prestigieuse selle Honda Repsol. Deux podiums en deux ans, des rapports minimes, des accusations claires contre les ingénieurs de Honda (« Ils ne voulaient pas travailler avec Marquez à l’extérieur ») et une saison vécue à l’écart à la maison.
Les accidents au fil des ans n’ont pas épargné même le conducteur historique de la LCR, Takaaki Nakagami (jamais de podium en six saisons). Le Japonais a été opéré à l’épaule en 2019 et en 2022, il s’est blessé aux tendons des doigts.
Nous arrivons ensuite à la situation actuelle et au couple de pilotes Suzuki qui – probablement par manque d’alternatives – ont choisi de passer à Honda pour 2023. Joan Mir en HRC il traverse un véritable calvaire, composé de 5 points en 5 courses et du bilan dévastateur de 12 chutes. Une commotion cérébrale lui a fait manquer Termas de Rio Hondo, une petite blessure au doigt l’a écarté au Mugello. Mais il y a plus. Les Suisses de Speedweek en fait, ils parlent d’une profonde déception envers le champion d’Espagne, de relations minimes avec le manager Paco Sanchez et de discussions plutôt animées avec Honda. Il y a des rumeurs d’une rupture prématurée de la relation.
Enfin Alex Rins, qui avec la victoire à Austin était, en fait, le seul pilote Honda autre que Marc Marquez à avoir remporté une course depuis 2017. L’Espagnol a subi une grave chute lors de la course au Mugello, se cassant le tibia et le péroné qui nécessiteront deux opérations et l’éloignera longtemps des pistes. Il tentait de dépasser les limites évidentes d’une moto impitoyable, après que Honda lui eut refusé le châssis produit par Kalex, qui n’est pour l’instant destiné qu’à l’équipe d’usine.