Les attentes concernant le spectacle que le grand prix de Miami était censé offrir étaient très élevées. La grille de départ qui a vu Verstappen partir seulement neuvième et Perez en pole laissait espérer une grande bataille. Miami est un circuit urbain, bien que très rapide, et avant la course, de nombreux initiés ont déclaré que le retour de Verstappen ne serait pas facile car les dépassements ne seraient pas faciles. En réalité, on sait tous comment ça s’est passé et il est inutile de plonger davantage le couteau dans le corps d’un championnat moribond déjà en cinquième course et qui offre des podiums faits presque exclusivement des permutations possibles entre Verstappen et Perez avec Alonso comme habitué. mais invité strictement non protagoniste. Cependant, il convient de réfléchir à certains points auxquels nous nous sommes maintenant résignés.
Se défendre n’est plus à la mode jentout d’abord la facilité de dépassement entre adversaires. Il y a eu des pilotes dans le passé qui ont construit la moitié de leur carrière en étant des défenseurs acharnés, très difficiles à dépasser et capables de faire de grandes parties de la course dans le rôle désagréable du stoppeur professionnel. Être dur a donné de la visibilité et a peut-être attiré l’attention de certaines équipes de haut niveau. Considérez, par exemple, le cas d’Irvine qui a résisté à Senna à Suzuka, gagnant des couvertures de journaux et l’attention de Jean Todt. Nous avons des dépassements à Miami vu beaucoup mais peu ou pas de défenses. Le coureur dépassé s’écartait presque toujours consciencieusement en récitant mentalement le mantra « ce n’est pas ma course ». Une manière courte de dire « qui me fait faire ça pour engager mon adversaire qui est plus rapide que moi. Je perdrais beaucoup de temps sur ma stratégie de course à devoir me défendre. Mieux vaut le laisser passer et continuer à signer mon meilleur chrono en préservant l’usure des pneumatiques ». Raisonnement qui n’a pas de sens mais qui se marie très peu avec un course automobile qui devrait être axée sur la vitesse et non sur la régularité. Bref, se défendre n’en vaut pas la peine, au contraire cela peut nuire à vos ambitions pour le classement final, vos points perdus et, en dernière analyse, les primes en espèces que vous recevez grâce aux placements au classement des constructeurs. Alors tout le monde en piste oui, mais chacun fait une course à part : « sa course ».
Le spectacle promis qui n’existe pas Défendre les coureurs n’en vaut pas la peine car ils vous dépasseront à coup sûr dans la ligne droite avec le DRS. Alors pourquoi risquer un contact en fermant la porte à un collègue qui se précipite dans le virage ? Mieux vaut élargir et éviter les risques, en faisant accommoder l’adversaire présumé. Cependant, il faut admettre ou rappeler que ces engins à effet de sol étaient conçus pour faciliter les dépassements sur piste, rendus impossibles par les turbulences générées par les ailes et la carrosserie de la précédente version monoplace. Le DRS pouvait donc être éliminé sur le papier, et il a été discuté pendant un moment, mais il a ensuite été maintenu comme on le sait. Avec pour résultat d’avoir qui, comme Red Bull, a réussi à en faire une arme de destruction massive, métaphoriquement parlant, grâce à l’interaction puissante entre les flux aérodynamiques de l’aile arrière, du bas et de l’aile de poutre. Trois éléments qui, avec le DRS ouvert sur les RB19, font résonner le walkirie ride aux oreilles des malheureux adversaires. Bref, la simplification aérodynamique a duré oui et non l’espace de la saison dernière. Ensuite chacun sur la piste et chacun avec sa propre course à courir. La Formule 1, qui grâce à la nouvelle réglementation technique et financière promettait des duels serrés, des performances similaires et de beaux dépassements, a accouché d’une mauvaise copie de son modèle en papier mâché sur la piste. Les simulations ont déjà établi le temps de course idéal et le set-up est déjà figé depuis vendredi sur un scénario non négociable. En le faisant différemment, pire encore en le boulonnant, vous le risquez et c’est tout. Même juste pour être stupide. Vive la formule de régularité alors.