Après des années d’oubli, parle-t-on à nouveau de sécurité routière ? Précisément le jour du 171e anniversaire de la fondation de la police d’État, nous avons demandé à Filiberto Mastrapasqua, directeur du service de police de la circulation, à partir du discours du président Mattarella au début de l’année et des paroles du premier ministre Meloni sur le jour du règlement. Deux signaux importants. Est-ce que quelque chose va se passer cette fois ?
« Je le pense vraiment – répond Mastrapasqua – maintenant le remède est clair. Il s’agit juste de l’appliquer. »
Pouvez-vous l’expliquer?
« Pousser au maximum la notion d’information, de culture de la sécurité routière. De la part de nous tous. La Police d’État célèbre aujourd’hui le 171e anniversaire de sa fondation, une journée visant à sceller la fierté et le sentiment d’appartenance partagés par les femmes et les hommes de la Police d’État dont le travail quotidien est projeté parmi le peuple. Cet esprit qui est le nôtre – être au service des institutions démocratiques et des citoyens, objectif résumé dans la devise « Toujours être là » – nous devons l’étendre à toute la communauté sur le thème de la sécurité routière ».
Pensez-vous qu’il est possible d’y parvenir ?
« Nous savons que la sécurité routière est un enjeu très important. Nous payons un lourd tribut en sang, le trafic routier est la section la plus dangereuse de toute la police. Ce n’est pas un hasard si, lors de la célébration du 171e anniversaire, la police d’État se souvient particulièrement de tous les policiers qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions : aujourd’hui, le dépôt d’une gerbe sera organisé par le ministre de l’intérieur Matteo Piantedosi et le chef de la police – Directeur général de la sécurité publique – Préfet Lamberto Giannini au Mémorial des morts, à l’École supérieure de police. Un sacrifice auquel le préfet Giannini a voulu rendre un nouvel hommage en rencontrant en privé les familles des victimes le soir du 11 avril. Et puis en présence du Président du Conseil des Ministres, Hon. Giorgia Meloni entamera la cérémonie solennelle au Pincio, au cours de laquelle seront décernées les médailles d’or de la vaillance civile et du mérite civil – en mémoire – qui représentent la reconnaissance par la République du sacrifice extrême de six policiers qui ont perdu la vie. Parmi ces récompenses, celle de Domenico Zorzino décédé le 3 mars dernier en tentant de sauver une personne coulée dans un canal avec sa voiture ».
Un immense sacrifice de vies.
« La route comporte des risques, des risques importants, c’est pourquoi nous travaillons beaucoup sur la prévention par la communication. Icaro, Biciscuola, Chirone et Ania Cares, Just Drive, Winter in Safety et Holidays ne sont que quelques-unes de nos initiatives que nous introduisons pour assurer la prévention et l’information, évidemment parallèlement à l’activité classique de protection du code de la route et d’application des règles. Je crois fermement au fait que la prévention ne se fait pas seulement en étant sur la route mais aussi en informant. Au total, plus de 140 000 élèves et étudiants ont été rencontrés par la Police Routière lors des nombreuses interventions d’éducation à la sécurité routière et impliqués dans des actions de formation toujours nouvelles et efficaces. Les jeunes sont les destinataires « préférés » des campagnes d’éducation car ils seront nos meilleurs témoignages de la culture de la sécurité au volant en famille et entre amis, contribuant à une large diffusion de modèles de comportement corrects et conscients ».
Et d’autre part, sur les contrôles routiers ? Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de trop vous fier aux commandes électroniques automatiques ?
« Je vais vous donner quelques chiffres : en 2022, la police de la route a effectué 420 816 patrouilles, mis en place 7 637 services avec compteurs de vitesse et contesté 1 438 419 infractions au code de la route, dont 421 973 pour excès de vitesse. Les conducteurs contrôlés avec des alcootests et des précurseurs étaient de 415 995, tandis que les personnes sanctionnées pour conduite sous l’influence de l’alcool étaient de 13 448. En revanche, 1 181 personnes ont été signalées pour conduite sous l’emprise de stupéfiants. Au total, 30 560 permis de conduire et 40 019 cartes grises ont été retirés.
Mais les données sur les accidents ne nous disent rien de bon.
« Vrai : le phénomène d’accident détecté par la Police de la circulation a enregistré une augmentation par rapport à 2021. En particulier, contre une augmentation du taux global d’accidents de 7,1 %, les accidents mortels (1 362) et les victimes (1 489) ont augmenté respectivement de 7,8 % et 11,1 %, tandis que les accidents avec blessés (28 914) et blessés (42 300) de 8,4 % et 10,6 %. Pour mieux comprendre la comparaison entre les années en question, il convient toutefois de noter que dans la première partie de 2021, il y avait des restrictions à la mobilité afin de contenir la pandémie, alors que par rapport à 2019 (l’année de référence également pour l’ISTAT pour la évaluation de l’évolution des accidents), les données sont en baisse (-8,3 % pour les accidents mortels et les victimes, -9,2 % pour les accidents avec blessés et -13,2 % pour les blessés) ».
Mais à ce rythme, comment pourrions-nous jamais atteindre l’objectif fixé par l’Union européenne de réduire de 50 % le nombre de victimes et de blessés graves d’ici 2030 comme étape intermédiaire vers l’objectif de zéro victime fixé pour 2050 ?
« La tendance de la courbe des victimes, qui devrait décroître, est plate. Si cela continue, il sera difficile d’y arriver. Selon nous, des modifications du code de la route seraient nécessaires, il faudrait accroître l’information sur les jeunes. Ils sont la clé. Je vais vous raconter une anecdote : une fois un parent, en marge d’un événement, m’a dit que son fils l’avait filmé parce qu’il ne portait pas de ceinture. C’est là que j’ai réalisé l’importance de ce projet d’information : à travers les enfants, on peut transmettre la culture de la sécurité aux adultes aussi. Alors considérez que 2050 semble loin mais ce n’est pas le cas. Il faut donc travailler immédiatement sur l’évolution tragique des victimes. Il faut travailler sur les nouvelles générations, sur les enfants qui seront majeurs en 2030, quand ils auront leur permis de conduire ».