Peu de personnalités dans le cercle restreint de la Formule 1 peuvent se vanter de l’expertise et du cursus de Adrien Newey. Le brillant designer britannique, capable de mener Williams, McLaren et Red Bull vers le succès tout au long de sa carrière, est une référence absolue pour les professionnels et les passionnés. C’est précisément pour cette raison que lorsqu’il prend une position claire sur un sujet technique, ses arguments méritent toujours d’être écoutés avec attention. Le contenu de son interview accordée au site allemand ne manquera pas de susciter la discussion motorsport-magazin.com. Le responsable du domaine technique de Red Bull a en effet ciblé le Le tournant « écologique » de la F1 et toute l’industrie automobile en général. La critique de Newey est précise : selon lui, la direction prise par la catégorie reine du sport automobile n’est qu’en apparence « verte ».
« La F1 peut et doit jouer un rôle à cet égard – a reconnu l’Anglais de 63 ans – mais il y a toute cette discussion sur ce que devrait être la source d’énergie : électricité, biocarburant, carburant synthétique, hydrogène. Il y a beaucoup de désinformation sur le sujet, notamment en ce qui concerne le côté électrique. Les gens commencent à se rendre compte que l’empreinte carbone de la fabrication d’un véhicule électrique est beaucoup plus importante que celle d’un véhicule à essence. L’hypothèse selon laquelle l’électricité produite à partir de l’énergie éolienne ou solaire est sans émission est incorrecte » Il a régné. Poursuivant son analyse extrêmement détaillée, Newey attaqua lelourdeur excessive des F1 contemporaines. Une critique qui aura certainement plu à la majorité des pilotes, qui se sont toujours entendus pour contester la dérive prise par la catégorie en termes de taille et de poids des monoplaces.
« Nos voitures sont devenues plus grosses et plus lourdes et ne sont pas particulièrement efficaces sur le plan aérodynamique – la pensée de l’ingénieur Red Bull – parce qu’ils ont beaucoup de résistance. Malheureusement, la F1 a réalisé exactement le contraire avec ces nouvelles règles. Il est clair que pour le Cirque comme pour l’industrie automobile en général, les voitures plus grosses et plus lourdes et l’obsession des gens à rouler à piles ou à essence vont dans le mauvais sens. Le plus gros problème est la quantité d’énergie nécessaire pour déplacer cette chosequelle que soit l’origine ». Enfin, Newey n’a pas épargné même les grands constructeurs automobiles, selon lui les principaux artisans de cette mauvaise direction dans laquelle se dirigent le sport automobile et l’industrie en général : «Il semble que les règles techniques de la Formule 1 ne le reconnaissent pas, car bien sûr les grands constructeurs automobiles ne veulent pas. Du moins c’est ce que je pense“.