Quand à Djeddah Esteban Ocon et Fernando Alonso se sont battus à mort pendant plusieurs tours consécutifs, Alpine avait des sueurs froides. Heureusement pour eux, aucun accident ne s’est produit, malgré un blocage assez dangereux par le chauffeur de l’école Mercedes. Qui a certes fait preuve de courage et de personnalité à cette occasion, mais au détriment de l’équipe, en rapprochant Valtteri Bottas des Alpines. Ce n’était que le premier d’une longue série d’escarmouches entre les deux.
L’année dernière, Ocon a précédé Alonso grâce à une grande régularité (cependant, l’Asturien a subi trop de revers au cours de la saison) et une défense agressive qui a conduit le directeur de l’équipe Otmar Szafnauer à le définir comme « ministre de la Défense ». À certains moments de la saison, cependant, il semblait qu’Ocon ne souhaitait que battre son coéquipier. Comment oublier le choc des Interlagosoù Alonso commet une erreur en dépassant dans la ligne droite mais le Français risque de le faire sortir de la piste dans le tour précédent, ou le début de laHongrie (le n°31 lui-même le serre deux fois dans le premier tour), au point de faire lâcher le double champion du monde à la radio.
Le Français a ainsi justifié ses manœuvres défensives et est prêt à les répéter face à Pierre Gasly, son nouveau coéquipier chez Alpine : «Je suis pilote de course. Je cours pour battre tout le monde, c’est comme ça que j’ai couru toute ma vie et c’est comme ça que j’ai réussi et gagné des titres dans le passé. Et c’est comme ça qu’au final j’ai aussi battu Fernando: courir comme je veux courir», tels sont ses mots aux médias peu après le lancement de l’A523. « Pour moi, l’important est de marquer des points et de travailler avec Pierre. C’est un objectif très important. Mais je veux combattre n’importe qui, et je pense que je peux combattre tous les coureurs. Je suis content d’avoir ce style et c’est comme ça que j’ai couru toute ma vie“.