Liberati, Masetti, Agostini, Lucchinelli, Uncini, Rossi et Bagnaïa: hier, la liste des champions du monde italiens dans la catégorie reine du Championnat du Monde a finalement été allongée, dans le passé le 500 aujourd’hui MotoGP. Le pilote de Chivasso né en 1997 a pris la relève de Valentino Rossi, Pecco a grandi dans le mythe du 46 et a même déménagé à Pesaro pour grandir jour après jour au sein de l’académie fondée par le pilote de Tavullia. Bagnaia a combiné cette âme « jaune » avec le rouge Ducati, un autre mythe qu’il respirait depuis l’enfance quand il « a entendu le cliquetis sec de l’embrayage 996 de son oncle ». Pecco est ainsi devenu le porte-drapeau de deux excellences italiennes en MotoGP, ramenant le tricolore au sommet du monde du championnat de vitesse à deux roues.
« La fête de Bagnaia un an après la fête de Rossi. L’endroit est le même, Valence – écrit Giorgio Terruzzi dans le Corriere della Sera – une relation qui fonctionne dans le respect de l’autre, sans attente ni recherche d’émulation. Et Pecco, debout sur la Ducati, avec l’immense fresque de Valentino derrière lui, nous a donné hier une curieuse image de la continuité italique. Nous avons un nouveau roi du MotoGP, porteur d’un style personnel, très éloigné de celui de son professeur, à bien des égards encore indéchiffrable. Différent également des traits qui ont marqué la longue domination de Giacomo Agostini, un autre maître, le visage adapté au podium, les couvertures, l’euphorie des années soixante-dix. Bagnaia gagne et conquiert en tant qu’anti-héros. Il représente le meilleur investissement dans le motocyclisme, à la recherche d’une nouvelle star. Qu’il soit capable de tenir le rôle, pas dit, mais malheur à l’exclure car on parle d’un garçon dont le potentiel reste mystérieux. Peut-être même pour lui ».
« Quand Valentino a jeté sur cette piste, lors de la dernière course, un championnat du monde qui semblait déjà gagné, Pecco avait 9 ans et pleurait devant la télé. Hier, le Doc l’attendait après l’arrivée. Tout le week-end, elle lui avait dit qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter – on lit dans les colonnes de République – cette fois c’était de douces larmes. Les deux se sont embrassés, un moment exemplaire : lors de la première saison sans son Rossi, alors qu’il semblait sur le point de s’effondrer, la moto italienne s’est épanouie grâce à un gars qui a tout appris de Pesaro et qui ne lui ressemble pas du tout. Timide, réservé. Gentil, poli. Même en conduite, si propre. Tout le monde l’aime : ce n’est pas un hasard si le premier à le complimenter a été son rival, Quartararo dit El Diablo, battu au terme d’un championnat à la dynamique folle ».
« Le maillot d’ordonnance avec le numéro 1, le casque d’or, la mention « champion du monde »les chœurs qui louent son nom: à Valence, le rituel des célébrations est mis en scène, au centre se trouve Bagnaia – l’ouverture du reportage dans le journal de Turin L’empreinte – « Merci, » juste un murmure avant de se laisser demander. Comment vous sentez-vous? Que ressentez vous? Pecco répond poliment et mot après mot essaie de comprendre où il en était, ce qu’il avait vraiment fait. Enfin roi du MotoGP, sur la Ducati, l’apothéose pour un Italien. Quelque chose que seul Giacomo Agostini avait fait il y a un demi-siècle sur ce MV Agusta, une photo en noir et blanc, alors que pour Bagnaia tout est en couleur. Pecco, le garçon de Chivasso, celui pour qui après chaque appréciation beaucoup ajoutaient un « si » ou un « mais »: « Tu n’es pas capable » lui disaient-ils quand, à seize ans, il mettait son nez dans le Monde Championnat, « Ce n’est pas un championIls l’ont traité avec dédain il y a quelques mois à peine. C’est le moment d’applaudir : « Je n’ai pas de caillou pour me déchausser. Beaucoup de choses ont été dites sur moi, mais les mots sont oubliés alors que le fait d’être champion du monde restera dans l’histoire « , il n’a pas coulé le coup ».