Le championnat de Formule 2010 a été le premier de l’histoire à accueillir un pilote de nationalité russe sur la grille de départ : Vitali Petrov. Douze ans plus tard, avec le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’invasion de l’armée russe, plusieurs fédérations sportives ont opté soit pour l’exclusion des athlètes russes des compétitions, soit pour leur permettre de participer sans représenter leur pays, et donc sous une drapeau neutre. Ces dernières conditions sont celles encore imposées par la FIA, qui oblige les pilotes de nationalité russe à signer un document spécial afin de pouvoir concourir dans les épreuves reconnues par la Fédération, courant ainsi en neutralité.
Une approche que ne partage pas du tout Petrov, qui s’interrogeait sur la légitimité des sports ou des catégories en l’absence d’athlètes russes : « Sans la Russie, je ne considère pas qu’un seul champion ou titre olympique soit valable – expliqué à Sport-Express l’ancien pilote Renault et Caterham – nous devons cesser d’avoir peur de notre peuple et ramener la Russie dans le sport mondial. Chacun peut décider par lui-même, mais je ne courrais pas dans certaines conditions, je ne le ferais pas. Pour moi ce n’est pas acceptable. Je ne comprends pas du tout cette absurdité d’imposer certains points de vue aux gens ».
Cependant, Petrov a souligné un aspect positif pour les pilotes et pour le sport automobile russe dans ces circonstances : « Bien sûr, c’est triste, mais si tous les coureurs les plus forts concourent en Russie, cela augmentera considérablement la compétition et le niveau général du mouvement national – il ajouta – les pilotes seront « obligés » de s’essayer à de nouvelles catégories, peut-être au volant de voitures différentes de celles auxquelles ils étaient habitués, favorisant l’émergence d’un nouveau public. Nous pouvons utiliser la situation actuelle comme une stimulant pour le développement du sport automobile, pour former les jeunes afin de faciliter leur cheminement à l’avenir. Après tout, cet isolement ne durera pas éternellement. Je comprends que c’est difficile, mais personne ne devrait abandonner. J’ai moi-même voulu courir en Formule 1 toute ma vie, donc je comprends très bien les jeunes pilotes, mais ils doivent être patients, s’entraîner et croire que lorsque l’occasion se présentera de revenir, nous serons tous prêts.