Défi entre géants
A l’horizon en Formule 1, un semble se dessiner possible bataille des titans qui menace de changer le scénario Circus de manière imprévisible à moyen et long terme. Pour autant, l’enjeu ne concerne pas les équipes en piste ni même les batailles politiques pour tel ou tel point réglementaire. En effet cette fois deux manufacturiers de pneus pourraient occuper le devant de la scène qui, à différentes époques, ont marqué l’histoire de la catégorie reine du sport automobile. L’un est bien sûr le Pirelli, fournisseur unique actuel – depuis 2011 – des pneumatiques utilisés en Grand Prix. L’autre, qui vise le monde du Cirque d’un air vorace, est le Bridgestone.
Un retour du passé
Selon les rumeurs rapportées par le site allemand Auto Moteur et Sport la maison japonaise serait très désireuse de participer à l’appel d’offres annoncé par la FIA pour attribuer le rôle de fournisseur unique de la F1 pour la période triennale 2025-2027. La candidature de Pirelli est déjà certaine, mais l’entreprise du Soleil Levant songerait à tenter de rivaliser avec la marque italienne pour l’hégémonie sur le Championnat du monde. Pour être complet, il est juste de préciser que les deux spécialistes du pneumatique ne pouvaient pas cohabiter ensemble dans la série. En effet, depuis 2007, la Formule 1 prévoit un fournisseur unique de pneumatiques pour toutes les écuries, évitant le duel entre spécialistes du pneumatique qui s’est plutôt vu à plusieurs reprises notamment entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Cette règle n’est pas destinée à changer.
Pirelli commencerait avec l’avantage
Le 20 mars dernier, la FIA lançait formellement l’appel d’offres pour la fourniture de pneumatiques de 2025 à 2027. A cela s’ajoute unoption également pour la saison 2028. Cependant, le contrat n’inclut pas seulement la Formule 1. Celui qui remporte le contrat doit en fait – comme c’est actuellement le cas – fournir également les pneus aux séries préparatoires qui voyagent avec la F1 : Formule 2 et Formule 3. Bridgestone devrait avoir le savoir-faire technique et l’infrastructure pour présenter un véritable défi à Pirellima l’cependant, la société italienne a l’avantage. Le groupe actuellement dirigé par Mario Isola s’est en effet toujours mis à la disposition du Cirque depuis son entrée en 2011, essayant de répondre à toutes les demandes visant à augmenter le spectacle sur la piste, même si cela va à l’encontre de certains besoins du fournisseur.
Liberty Media prêt à applaudir
Cependant, celui qui peut déjà se frotter les mains si ce défi a effectivement lieu est Liberty Media. La propriété Circus reçoit actuellement entre 30 et 40 millions de dollars par an de Pirelli et vise – à juste titre – à voir ce chiffre augmenter. Un duel entre Pirelli et Bridgestone pourrait garantir ce résultat, avec le risque – ou le bénéfice, selon la façon dont on veut voir les choses – d’une éventuelle « enchère » entre les deux parties. Il ne faut pas oublier que Bridgestone joue également un rôle très important dans l’histoire de la F1, ayant fourni les pneumatiques aux équipes de 1997 à 2010, d’abord en compétition avec Goodyear et Michelin puis seul.