A Hyderabad, Jean Eric Vergne ramène DS à la victoire, redonnant le moral au constructeur français après avoir connu l’un des débuts de championnat les plus difficiles de son histoire. L’Indien était un E-Prix délicat, avec la saleté sur la piste qui, combinée aux pneus à faible adhérence, a généré des accidents et de la confusion, avec des fortunes diverses. Qui comme Jaguar a eu la chance de raccourcir le championnat a vu une opportunité importante s’échapper, alors que qui comment Wehrlein semblait condamné à l’arrêt au lieu de cela, il a maximisé le résultat, gagnant des points importants qui pourraient s’avérer décisifs à la fin de l’année.
Avec la victoire de Jean Eric Vergne le bilan est celui de trois vainqueurs différents dans les quatre premières courses, la Formule E se révélant une fois de plus imprévisible et pas du tout évidente dans le résultat final. Cependant, les statistiques déforment l’image réelle, qui dans les trois premières courses a vu la domination absolue des Porsche motorisées. Pourtant, la performance des voitures allemandes en Inde est indiscutable, avec Dennis et Wehrlein coincés longtemps dans le trafic, puis remontant jusqu’aux premières places grâce aux sorties progressives des adversaires. Surtout, le leader du championnat a payé un début difficile, éprouvant de première main les risques de partir de l’arrière.
Le tour lancé est actuellement la principale faiblesse des monoplaces allemandes, déjà souligné la veille par les directement concernés. Cependant, il faut considérer que Porsche et Andretti ont en fait commencé le week-end indien avec un jour de retard sur la compétition. L’accident de Wehrlein lors de la séance d’essais libres de vendredi en raison d’un problème d’accélérateur a conduit à la décision de garder les trois voitures restantes dans les stands par précaution, perdant toute la séance d’essais et la nuit suivante, au cours de laquelle les adversaires ont plutôt pu traiter le les données recueillies et se préparer pour samedi. La seule confirmation possible de la compétitivité de Porsche est une fois de plus la haute efficacité énergétique démontrée en course. Au moment où la voiture de sécurité est arrivée, Wehrlein et Dennis avaient environ un point de pourcentage d’énergie en plus que le reste du peloton, à l’exception de Cassidy seul.
En Inde les moteurs Jaguar ont confirmé qu’ils avaient actuellement le deuxième meilleur package sur la grille, restant le plus accrédité pour combler le retard technique de Porsche en vue de l’arrivée en Europe. Cependant, le jaguar a perdu des points très lourds, avec Bird percutant son coéquipier, trompé par la terre, tandis que Buemi a été pénalisé en fin de course pour avoir enfreint à plusieurs reprises les limites de la piste. Occasion gâchée aussi pour Maserati, qui peut néanmoins se réjouir du point capté par Edoardo Mortara après que l’Italo-Suisse soit tombé en queue de peloton dans les premières mesures. Vergne remporte donc une course comme l’un des rares rescapés, un constat qui ne dévalorise cependant en rien la ligne d’arrivée. En effet, le double champion de la catégorie a eu le mérite de rester à l’écart des limites de la piste, de sprinter depuis la première ligne puis de rester constamment aux premières places, à l’abri des écueils du groupe intermédiaire. La défense en finale contre Nick Cassidy était tout simplement magistrale, avec 4% d’énergie en moins.
Les tout derniers tours ont présenté une nouvelle dynamique de course avec les voitures de troisième génération, déjà évoquée lors des trois premières sorties. Les nouvelles voitures sont beaucoup plus économes en énergie que la Gen2 et alors qu’auparavant un déficit énergétique de même 2 % semblait être une fatalité, il est désormais possible de défendre la position et parfois même de combler l’écart énergétique. Une approche comme celle adoptée par Nick Cassidy, plus conservatrice au début puis offensive à la fin, une technique dans laquelle René Rast était passé maître, semblerait ne plus être aussi gratifiante que par le passé.. Décidément plus important est plutôt de défendre la position de la piste, même pendant les changements de mode d’attaque. Cependant, ce sont des dynamiques que les équipes et les coureurs apprennent encore à découvrir, faisant de la vitesse d’apprentissage l’une des qualités cruciales dans la course au titre.