Il reste des divergences à résoudre entre Nissan e Renault. L’annonce tant attendue sur le restructuration de l’Alliance qui unit Tokyo et Paris sera vraisemblablement reporté de quelques jours voire de quelques semaines pour permettre aux parties de poursuivre le dialogue sur certains dossiers et de combler les écarts qui, pour l’instant, ne permettraient pas de préparer le terrain pour la nouvelle structure de la société. Après le tremblement de terre lié à l’arrestation de Carlos Ghosn, les tensions entre Nissan et Renault se sont accentuées mais avec l’arrivée de Luca de Meo et les adieux de Thierry Bolloré, il semblait que la fracture s’était refermée.
Les projets de Losanga de filialiser les activités liées aux moteurs électriques et la création d’une joint-venture avec Geely pour les unités endothermiques ont fait resurgir quelques divergences entre les parties qui recherchent désormais un nouvel équilibre pour poursuivre ensemble le chemin à l’avenir. De ce point de vue, le constructeur japonais devrait soutenir le projet Ampère, avec un investissement de 500 à 750 millions de dollars pour une prise de participation dans l’entreprise dédiée aux moteurs électriques et aux métiers de la mobilité mais le feu vert dépendrait d’un accord plus large qui verrait Renault réduire sa participation de 43% dans Nissan à environ 15%, afin que les deux partenaires les placent sur un pied d’égalité . Un autre sujet en discussion est le partage de la technologie et de la propriété intellectuelle qui pourrait être compromis avec l’entrée de Geely.
Le PDG de Nissan Makoto Uchida participera à un conseil d’administration de l’Alliance au siège de Renault à Boulogne-Billancourt, en compagnie du directeur général Ashwani Gupta. Ces questions seront discutées ici et il sera probablement décidé de reporter à la semaine prochaine toute annonce sur une restructuration de la balance. L’objectif est de renforcer le partenariat et de continuer ensemble. En témoignent également les nombreuses rencontres qui ont eu lieu entre les parties au cours des derniers mois, avec le président de Renault Jean-Dominique Senard et le directeur général Luca de Meo, ainsi que François Provost, vice-président directeur du développement international et des partenariats. qui s’est rendu à Tokyo en novembre pour rencontrer en personne la haute direction de Nissan. L’optimisme filtre de Losanga mais comme il s’agit d’accords complexes, sans un passage formel, rien ne peut être dit comme certain.