Ventres déclinants, double fond, flancs évasés, zéro-sidepods. L’année 2022 a vu se multiplier la terminologie utilisée pour désigner les flancs, principal élément de différenciation visuelle sur la nouvelle génération de monoplaces et objet d’évolution au cours de la saison en cours pour différentes équipes. Parmi ceux-ci se trouve Aston Martin, une équipe qui a révolutionné l’aérodynamique supérieure de l’AMR22 à partir de l’étape de Barcelone, en adoptant un concept similaire à celui proposé par Red Bull. Ce dernier s’avère à son tour un renouveau de solutions déjà appréciées dans le passé de la Formule 1comme d’autres philosophies répandues dans la flotte 2022.
Luca Furbatto, directeur de l’ingénierie d’Aston Martin, a résumé une FormulaPassion.it le chemin qui a conduit à l’adoption par l’équipe de la philosophie avec les côtés inclinés vers l’arrière : « J’ai commencé chez Aston Martin en janvier et j’ai trouvé ce concept très similaire à celui d’Alfa Romeo, l’équipe dont je suis issu. Au niveau du concept de la machine c’est assez logique et ça colle. Cela dit, avant même la présentation du Red Bull nous avions commencé à changer le concept aérodynamique dans la galerie, car nous avions commencé à voir des comportements de flux qui nous inquiétaient. A Barcelone, nous avons apporté cette nouvelle voiture très similaire à Red Bull, mais qui était déjà dans la galerie en février. Les formes sont celles au final, je pense que d’ici deux ans les machines se ressembleront beaucoup ».
Furbatto souligne combien des formes déjà vues par le passé dans la catégorie reviennent à la Formule 1 actuelle : « En plus du « concept Red Bull », cette philosophie peut aussi être qualifiée de ventres battus, comme celle des échappements Coanda il y a quelques années, donc ce n’est pas vraiment une nouveauté absolue. Le concept Alfa Romeo, en revanche, avec ses panses fortement creusées, n’était pas sans rappeler la Toro Rosso des années 2011-2012, qui était alors la fille de la Ferrari de 1992 avec le double fond. Au final, les thèmes sont toujours les mêmes. Nous avons compris que ce n’était pas la meilleure solution pour nous et le développement s’est concentré sur cette solution. On a souvent souligné que notre voiture ressemblait à Red Bull, mais sur la voiture de lancement, nous avons sorti cette « moustache » sur la quille, qui nous a été rapidement copiée par Ferrari et Red Bull. Il y a cependant, c’est un détail visible. Je ne pense pas que ce soit si scandaleux que nous puissions nous inspirer des autres, comme l’a fait Williams, qui s’est orienté vers un concept très similaire. J’ai remarqué des détails qui montrent à quel point nous nous inspirons mutuellement. Je pense que tôt ou tard quelqu’un apportera aussi notre aileron arrière, ça fait partie du jeu », conclut l’ingénieur italien.