On vous racontait hier comment se déroulait le référendum pour la suppression des scooters électriques de location à Paris. Il y avait une incertitude quant au résultat du vote, également parce que près de 1,4 million de citoyens de la capitale française avaient été appelés à exprimer leur position par un « oui » ou un « non ». A la clôture des urnes, cette incertitude a été littéralement balayée : le « Non » a triomphé avec près de 90% des voix.
Plébiscite pour le « Non »
Stop à la location de trottinettes électriques à Paris, dirait-on donc. Pourquoi utilise-t-on le conditionnel ? Parce qu’il s’agissait d’un référendum uniquement consultatif, ce qui signifie que le dernier mot il ira au bureau du maire Anne Hidalgo. En tout cas, il est légitime de penser que la volonté du peuple sera respectée, aussi parce que la première citoyenne parisienne elle-même s’était prononcée ces dernières semaines contre ce type de moyens. Une position qui a été partagée par la grande majorité des citoyens, préoccupés non seulement par la mauvaise utilisation des scooters par presque tous ceux qui les louent, mais aussi par le nombre toujours croissant d’accidents causés par ces véhicules.
Hidalgo comme Salvini
Aussi pour cette raison, Hidalgo avait récemment promis un révision du code de la route, avec l’introduction d’ici la fin de l’été de nouvelles règles ad hoc contre la conduite sauvage de vélos, de vélos électriques et, bien sûr, de scooters. Un peu la même annonce que le ministre des Transports et des Infrastructures, Matteo Salvini, a claironné à plusieurs reprises en Italie, même si dans ce cas les temps et les voies sont beaucoup plus incertains.
Le front « Oui »
De toute évidence, le plébiscite auquel nous avons assisté à Paris ne met pas tout le monde d’accord. A commencer par les plus de 800 salariés de Dott, Lime et Tier, les trois principaux opérateurs du secteur actifs dans la capitale française, qui craignent perdre votre emploi. Mais aussi le gouvernement d’Elisabeth Borne, la première ministre française qui, bien qu’elle se soit prononcée en faveur d’un une meilleure réglementation de la micro-mobilité urbaine s’est toujours déclarée contre l’interdiction drastique des scooters. « S’ils sont bien organisés et bien réglementés, les scooters électriques peuvent être une solution »avait déclaré Clément Beaune, ministre des Transports en France, ces derniers jours.
« Notre contrat ne sera pas renouvelé à partir du 1er septembre – annoncent dans une note commune Dott, Lime et Tier – Nous prenons acte de cette consultation inédite, dont la participation aurait pu être plus large et plus représentative si les modalités de vote avaient été différentes : plus de bureaux de vote, scrutin électronique, information municipale : hier 6,7 % des Parisiens inscrits sur les listes électorales se sont prononcés, équivalent à 4,2% de la population parisienne. Cela conduit à creuser un fossé entre les pour et les contre, d’une ampleur rarement observée lors d’un vote en France, reflétant des conditions déséquilibrées. Le résultat de ce vote aura un impact direct sur les déplacements de 400 000 personnes par mois : dès maintenant, notre priorité d’employeur responsable est d’assurer l’avenir de nos salariés. Nous espérons une reprise rapide du dialogue avec la Ville pour discuter des prochaines étapes, et en attendant nous continuerons à proposer des services de location de vélos électriques à Paris ».