Dans l’histoire de la République italienne à ce jour, nous avons eu 68 gouvernements et seuls deux premiers ministres ont parlé de la sécurité routière au parlement. Et ce sont Matteo Renzi et Giorgia Meloni qui l’ont fait sensationnellement le jour de leur investiture. Entre autres choses, tous deux ont été profondément touchés par les accidents mortels des enfants de leurs chers amis, Lorenzo Guarnieri et Francesco Valdisseri. Et leurs gouvernements ont beaucoup fait pour la sécurité routière. Celui de Renzi approuvant même le crime d’homicide routier, celui de Meloni ramenant ces questions au centre du débat.
On ne sait pas si toutes ces innovations seront transformées en loi en octobre mais en tout cas c’est déjà un grand bien de se remettre à parler de sécurité routière dans un pays où 8 draps blancs s’étalent chaque jour sur l’asphalte et où si un banc d’école reste indéfiniment vide, c’est principalement à cause d’un accident de la route.
Je ne veux pas utiliser le classique « il n’y a plus de mi-saisons », qui dans ce monde se traduit par « ça ne sert à rien de faire de nouvelles lois s’il n’y a pas de contrôles ». Pourtant, la question des contrôles routiers est centrale. Actuellement, il n’y a pas de contrôle de l’alcool et des drogues. Un Italien au volant a une chance tous les 39 ans d’être contrôlé pour un alcootest. Un Suédois tous les deux ans.
Mais nous savons une chose : quiconque a un accident est contrôlé par la force. Et 50% des conducteurs impliqués dans des accidents sont testés positifs aux alcootests ou aux tests de dépistage de drogue. Plus précisément, 20 % sont positifs pour l’alcool, 20 % pour les drogues (en particulier la cocaïne) et 10 % pour l’alcool et les drogues. Mais évidemment ce pourcentage est largement sous-estimé car une grande partie des conducteurs en fuite avec délit de fuite sont identifiés des jours ou des semaines plus tard alors qu’il n’est plus possible de réaliser des tests avec l’alcootest ou le test narco. La réalité est donc bien pire que ce que nous disent les statistiques.
Et puis il y a la question des coupes. D’ici 2027, la police devra avoir 10 000 personnes de moins, non licenciées, mais avec le mécanisme selon lequel ceux qui prendront leur retraite ne seront pas remplacés. Dès lors, la pénurie de personnel va devenir de plus en plus grave et les nouvelles embauches, envisagées dans le plan pluriannuel 2018-2025, ne suffiront pas à combler le vide du couperet qui sera jeté à partir de 2027. Ce sont les effets de la La fameuse Loi Madia sur la « Réorganisation des carrières » établit qu’à compter du 1er janvier 2027, la dotation en effectifs de la Police d’État passera de 117 291 à 108 403 unités.