Stellaire frappe un grand coup en Italie. Après quatre années de déclin continu, la production du groupe né de la fusion entre FCA et PSA dans notre pays a de nouveau augmenté en 2022 : entre voitures et camionnettes, en effet, 685 753 unités ont été produites au cours des douze derniers mois, soit 1,8 % de plus que ceux construits en 2021. Bien sûr, c’est un chiffre en pliant par rapport à 2019, dernière année « normale » avant que la pandémie ne prenne le relais, mais c’est tout de même un signal que Stellantis se lance en Italie, qui plus est dans un contexte de marché qui a vu les immatriculations du groupe chuter de 15,9% en 2022.
Comme l’a souligné Repubblica, la volonté de relancer la production de Stellantis dans notre pays a été le début de l’assemblage de nouveaux modèles dans diverses usines : pensons à Alfa Romeo Tonale à Pomigliano d’Arco, un site où les opérations d’assemblage ont augmenté de 34 % mais aussi Maserati Grecale qui a augmenté sa production à Cassino de 27,5 %. Chiffres en main, toutes les usines automobiles clôturent positivement avec une moyenne de +17,4%, tandis que Sével di Atessa a subi une baisse de 22,3 % pour une raison qui est loin d’être inconnue : la crise des puces électroniques, qui a entraîné des jours de travail manqués au cours de l’année.
D’une manière générale, la tendance est donc redevenue positive, à la satisfaction des syndicats. Cela ressort des propos de Ferdinando Uliano, directeur automobile de la Fim, qui garde cependant les pieds sur terre, expliquant que « bien que la séquence négative ait été interrompue, si nous examinons la période de 2017 à 2022 il reste encore beaucoup à travailler récupérer environ un tiers de la production perdue ». En vue de l’avenir, en effet, Stellantis devra penser à la fois en termes de volumes de production et en termes d’emploi : l’objectif du groupe, selon Uliano lui-même, doit être de revenir aux niveaux de production de 2017, soit 1,035 million de véhicules . Le cas échéant, embaucher de la nouvelle main-d’œuvre ce serait nécessaire, notamment dans certaines usines comme celle de Mirafiori où de plus en plus de modèles arrivent sur les chaînes de montage (en 2023 la production de la GranTurismo puis de la GranCabrio Maserati deviendra pleinement opérationnelle).
Cependant, il ne manque pas inconnues: d’une part il faudra comprendre comment l’augmentation de la production sera gérée à Cassino, où l’introduction d’un nouveau modèle est attendue, et à Melfi, où plus qu’une augmentation de capacité de production on parle de transformation et de conversion de l’usine. Sans oublier que les syndicats eux-mêmes demandent à Tavares et ses associés que, comme en France, la production de camionnettes à hydrogène soit également lancée dans notre pays. « C’est pourquoi il est important que le ministre Urso convoque la table Stellantis en janvier, pour vérifier l’arrivée des investissements prévus par le plan Tavares – a conclu Uliano, avec un dernier appel au gouvernement – Les incitations ne suffisent pas. Ils sont indispensables pour soutenir l’achat de véhicules, mais il faut des fonds pour la réindustrialisation et pour les amortisseurs utiles pour faire face au passage à l’électrique ».