L’interdiction de l’endothermie divise
L’approbation du règlement de l’arrêt de la vente de voitures à moteur essence et diesel en Europe depuis 2035 fait grand bruit sur le Vieux Continent. Le battage médiatique généré par la décision de la Commission européenne, approuvée par le Parlement de Bruxelles, a généré un clash au sein de l’UE, certains pays membres ayant adopté une position hostile à l’interdiction des voitures à moteur à combustion interne. Surtout l’Italie qui, avec divers membres du gouvernement Meloni, a pointé du doigt la direction prise par l’Union européenne, demandant une révision du règlement et une attitude de neutralité technologique qui n’affecte pas le secteur automobile, pas seulement au niveau national mais aussi continentale.
L’Allemagne fait pencher la balance
L’Italie semble avoir trouvé le soutien de l’Allemagne et de la France, avec les Allemands qui se seraient retournés vis-à-vis d’une décision plus favorable prise dans les mois précédant le vote. Les représentants de l’UE aimeraient tirer parti de cette question, en essayant de trouver un allié solide à Berlin pour arriver à un vote favorable qui puisse transformer l’arrêt de la vente des ICE en loi. En effet, sans majorité qualifiée parmi les États membres, le règlement ne peut pas être transformé. Pour arriver au ok il faudra donc s’ouvrir à certaines conditions, comme par exemple l’inclusion totale des carburants de synthèse dans les alternatives pour réduire puis zéro émission. Cependant, la question des e-carburants est plus complexe qu’il n’y paraît, à la fois en raison de coûts encore trop élevés aujourd’hui, et en raison de l’opposition de certains qui ne les jugent pas capables de contribuer efficacement à faire baisser les niveaux de pollution.
Positions opposées à Berlin
Pendant ce temps, cependant, même au sein du gouvernement allemand, il existe des positions antithétiques à cet égard l’arrêt de l’ICE prévu pour 2035. D’un côté il y a les représentants des Verts qui poussent pour cette solution tandis que de l’autre le groupe du parti FDP qui soutient l’exécutif des larges accords du chancelier Olaf Scholz, dont le ministre allemand des transports Volker Wissing. C’est lui qui a souligné combien cette lutte contre l’automobile ne représente qu’un préjudice pour l’industrie européenne : « Quiconque est sérieux au sujet de la mobilité climatiquement neutre doit garder toutes les options technologiques ouvertes et également les utiliser. Je ne comprends pas ce combat contre la voiture et pourquoi les gens veulent interdire certaines technologies ». Avec cette situation autour du vote de l’interdiction des endothermiques, la réunion dans l’UE pourrait encore être reportée (initialement prévue mardi, elle devrait se tenir demain, vendredi 3 mars. ndr).