Dans le jargon sportif on les appelle sympathiquement chiens. Ce sont eux qui n’ont peut-être pas les stigmates du champion, mais qui compensent avec fougue et ténacité. Chaque sport a son Gattuso, pour ainsi dire, et l’Alpine 2023 en est la preuve, avec un duo de pilotes qui fait de la défense sa meilleure arme. Pierre Gasly et Esteban Ocon ils ne s’entendaient plus très bien depuis l’époque du karting, mais c’est précisément dans ces années-là qu’ils ont appris à protéger leur position coûte que coûte.
Si Gasly a peut-être encore quelques éclairs d’imagination, Ocon est l’emblème de la solidité : le vaincre n’est jamais facile. Fin 2022, Lewis Hamilton et Sebastian Vettel en ont fait l’expérience : 11 titres en deux, ils ont pourtant trouvé la porte barrée à Suzuka et à Singapour. Fernando Alonso lui-même a « méprisé » plusieurs fois avec son coéquipier, qui au-delà de quelques méfaits de trop s’est avéré être un dur à cuire. Chef d’équipe Otmar Szafnauer si elle le câline en s’amusant : « Il y a eu des moments où nous pensions que nous n’avions pas la voiture, mais à la place, il en a extrait tout le potentiel. Suzuka m’a particulièrement impressionné: C’était super! Lewis, dans une Mercedes, très bon dans les conditions humides, sèches et changeantes n’a pas pu le dépasser. Regardez où Mercedes a terminé dans le championnat des constructeurs (troisième, avec une grande marge sur l’Alpine, nda). Pourtant, Esteban a brillamment résisté à Lewis. Comment dit-on ministre de la Défense en français ? Je sais que c’est le surnom de Sergio Perez, mais peut-être faudrait-il aussi le donner à Esteban“. Qui sait comment il va le prendre tchèque, étant donné que lui non plus n’a pas eu une histoire positive avec Ocon, compte tenu de sa relation en tant que coéquipiers dans Force India. Szafnauer était à la barre, qui sera attendu par une direction interne tout aussi compliquée la saison prochaine, avec deux pilotes qui ont pourtant beaucoup mûri au fil des années.