Au départ de Spa, les pilotes au départ en F1 savent qu’il y a un autre prix à gagner, défini par un classement parallèle à ceux des deux championnats du monde. Il s’agit de l’institution à l’initiative du sponsor Crypto.com d’un « Dépassement mondial » qui sera remporté par le pilote ayant effectué le plus de manœuvres victorieuses lorsque le drapeau à damier est agité à Abu Dhabi. Le classement voit actuellement l’insoupçonné Sebastian Vettel en première position. Un lot de consolation pour ceux qui partent dans le ventre du groupe – ou par le bas – et parviennent à se frayer un chemin dans une F1 où les dépassements sont de plus en plus difficiles, voire un risque à ne pas prendre s’il met en péril certains points. Une récompense quelque peu anachronique selon le directeur de FormulePassion.it Mauro Coppini. Voici quelques extraits de son analyse dans l’édition d’aujourd’hui de Le Corriere dello Sport.
Manœuvre qui ne se réconcilie pas avec la F1 actuelle
« […] La F1 a fait du dépassement son élixir de vie […] les dépassements de victoires sont plus mémorisés […] le jeu fait l’histoire […] pourquoi s’étonner si un riche émir a décidé de récompenser le dépassement pour sa part, une course dans la course qui scandalise, certes, mais qui contient une vérité déconcertante […] ce n’est que grâce au dépassement du public dans les tribunes et devant la télé que l’on sort de torpeur, mais dans le même temps les managers d’équipes et les directeurs sportifs se mettent la main dans les cheveux. Comment le blâmer. Il est vraiment difficile de concilier les contacts avec un règlement pendu par le plafond budgétaire […] c’est la stratégie qui régit le classement des constructeurs qui compte. Un stage vaut plus qu’un acte d’héroïsme […] Le dépassement est une transgression car en tant que tel il ne se concilie pas avec une F1 techno-industrielle […] Le riche arabe est le bienvenu, mais on se demande si ses trophées suffiront à transformer des pilotes téléguidés en aventuriers assoiffés de dépassements. Peut-être l’occasion pour les derniers d’avoir leur moment de gloire sur la piste […]”.