Depuis son arrivée au calendrier en 2018, l’E-Prix de Rome occupe une place à part dans les préférences des pilotes. En plus d’être l’une des quatre étapes européennes du Championnat du Monde, la piste de l’Eur est l’une des plus spectaculaires et exigeantes pour les ingénieurs et les pilotes, se mariant parfaitement avec les caractéristiques des monoplaces électriques. Un morceau complexe, dans l’interprétation duquel par le passé Mitch Evans et Jaguar se sont montrés maîtres, une statistique non négligeable deux semaines après l’attribution des titres.
La piste
Rome est l’un des circuits les plus longs du calendrier, avec 3,4 kilomètres qui présentent aux équipes et aux pilotes toutes sortes de défis. La partie supérieure ressemble à un long tronçon guidé, où la priorité est de maintenir une bonne vitesse dans les virages et d’éviter le patinage des roues arrière en traction. Le point saillant est le virage en épingle autour de l’obélisque de Marconiun long virage à gauche où il faut beaucoup de stabilité et où les coureurs peuvent jouer avec les trajectoires.
La piste de l’Eur est connue pour être particulièrement rapide, avec trois lignes droites suivies de freinages violents où la stabilité au freinage est essentielle. À cet égard, le logiciel de contrôle du freinage régénératif peut faire toute la différence pour inspirer confiance au pilote. A la fin de l’extension qui serpente sous la place du Colisée est poi l’un des points les plus insidieux de tout le championnat, le freinage violent et serré du virage 7 à affronter en montée, sur un asphalte bosselé et où les Gen3 arriveront à des vitesses encore plus élevées que par le passé. Dans l’ensemble, les vitesses moyennes et les pentes élevées de la voie augmentent la consommation d’énergie. Le drafting sera donc à nouveau important pour économiser la batterie, même si la dynamique extrême observée à Portland ne se verra guère.
Entre asphalte accidenté, réactivité en secteur mixte et stabilité au freinage, trouver le bon compromis de réglage devient compliqué. A cela s’ajoute la date anormale de juillet, avec la chaleur torride qui, en plus de mettre en évidence la détérioration des pneus, affectera également l’efficacité des moteurs et des batteries. La meilleure présentation du circuit est celle proposée directement par Phil Charles, Jaguar Technical Manager : «Rome est le circuit préféré de nombreux pilotes et ingénieurs et il y a une raison à cela. 3,385 km, 19 virages et une piste aux allures de montagnes russes avec des ondulations, des virages rapides et des sections sinueuses. Pour faire une bonne course, vous devez avoir une configuration de voiture capable de négocier une section très cahoteuse jusqu’au virage 7, mais aussi de prendre des virages très efficacement dans les sections plus serrées. Cette année, la course se déroule à des conditions beaucoup plus chaudes que par le passédonc ce sera une course compliquée aussi pour les moteurs et les pneus ».
Jaguar affamé
Just Jaguar est l’équipe qui arrive à Rome avec les outsiders. Le constructeur anglais a stocké trois succès dans la capitale, parmi lesquelles se distingue la double affirmation de Mitch Evans le même week-end en 2022. Au cours de la Gen2, les monoplaces de Jaguar ont fait preuve d’une excellente absorption des chocs et d’une excellente stabilité au freinage, qualités en partie également conservées par la troisième génération I-Type 6. Cependant, la capacité dont l’équipe a fait preuve dans le passé pour interpréter la piste et comprendre quels sont les principaux besoins de configuration ne peut pas non plus être sous-estimée.
« Rome n’est pas seulement l’une de nos étapes préférées du calendrier, c’est aussi un circuit phénoménal, un véritable banc d’essai pour les voitures et les pilotes. Grâce aux nombreux succès remportés dans le passé, il occupe une place particulière dans les mémoires de toute l’équipe”. Mots du Team Principal James Barclay repris par Mitch Evans : « UnNous avons obtenu une série de résultats incroyables à Rome, mais comme toujours, il est important de rester concentré et de ne pas céder à la pression. »
Porsche tente la contre-attaque
Jaguar et Mitch Evans ont du retard à rattraper dans les deux classements mondiaux. Le client se démarque parmi les principaux adversaires de l’équipe officielle Imaginez la course, qui partage une partie des données collectées avec Jaguar pour améliorer la recherche de réglages, dans une catégorie où le temps de piste est limité. Il sera intéressant d’évaluer le soutien que Jaguar est toujours prêt à apporter à son équipe cliente, dans une phase de championnat où Envision est également un adversaire direct pour le championnat du monde. A ne pas négliger alors le facteur Nick Cassidyqui en plus d’être en excellente forme, revendique également une pole position dans les rues de l’Eur lors de sa première saison.
Aux motorisations Jaguar s’opposent avant tout les moteurs Porsche. Jacques Denis il arrive dans la capitale en tête du classement des pilotes, conscient qu’il ne peut pas encore adopter une approche prudente, mais aussi qu’il n’a pas à prendre les mêmes risques que ses rivaux. Pascal Wehrlein, en revanche, se plaint des nombreux points perdus en raison du manque d’incisivité des qualifications, à la fois personnel et lié au set-up préparé par l’équipe. Au moins à Rome cependant, le couple Wehrlein Porsche il a souvent bien performé lors de tours rapides à l’époque Gen2. Enfin, il y a les groupes motopropulseurs Stellantis, dont DS qui a remporté les Gen1 et Gen2 à Rome. Maserati, quant à elle, connaît une période de croissance, résultat d’importantes mises à jour logicielles et d’une meilleure interaction entre les ingénieurs de Modène et l’équipe MSG. Conformément à la tradition en Formule E, la liste des vainqueurs possibles à Rome est large, reflétant un groupe extrêmement équilibré où tout mettre ensemble sans faire d’erreur fera la différence.